Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/06/2009

Boxe, boxe!

 

Soral.jpg

 

 

20/06/2009

Faut-il interdire la burqa? Non, c'est l'islam qu'il faut interdire!

Action-girl-1.jpgQuelle laïcité?

La loi du 15 mars 2004, en application du principe de laïcité, interdit aux « élèves des écoles, des collèges et des lycées publics le port de signes ou de tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse ». On l'a compris: interdiction, sur une terre chrétienne, de porter des croix. La loi, qui n'évoque que « l'appartenance religieuse » n'interdit pas, par contre, le port des insignes des nouvelles religions de la décadence.

Un élève portant à la boutonnière le sigle de Sos-Racisme, celui de la Licra ou qui se présentera dans l'uniforme des dégénérés des banlieues ne sera pas sanctionné. Ces déguisements et la loghorrée primitive qui l'accompagnent mériteront même le respect du aux « différences ».

La loi n'interdit pas l'expression de son appartenance religieuse ou sectaire dans la rue. Certains, dont André Gérin, député-maire communiste de Vénissieux, souhaitent interdire le port de la burqa (qui recouvre intégralement la tête et le corps des femmes musulmanes) et du niqab (qui laisse apparaître les yeux), au prétexte que ces signes seraient l'expression visible des fondamentalistes et des intégristes.

Mais est-ce là le vrai problême?

Soyons tolérants...

Respectons toutes les fantaisies religieuses ou pseudo-religieuses, quelles qu'elles soient, dès lors qu'elles restent d'aimables fantaisies. Après tout, les adorateurs de la banane rose, les admirateurs de Seigneur Raël, les sectateurs du Grand Bonsai ou ceux de Krishna ne représentent aucun danger pour la société, si ce n'est celui de nous faire mourir de rire. Certains, tel le Dalaï-lama, merci Tintin, bénéficient même, nonobstant leur niaiserie (ce sourire! ces banalités!) d'une haute respectabilité.

Quant à l'Eglise de la scientologie, dont il est beaucoup question actuellement, on lui reproche d'avoir suborné quelques esprits faibles en leur soutirant leurs économies. Mais n'est-ce pas le cas des régimes minceur miracles, de l'imposture qu'est la psychanalyse ou même de religions respectées qui usent des même expédients?

Si la crédulité, la bêtise, la naïveté et la superstition devaient être punies, les trois quarts de l'humanité seraient en prison...

Camille Flammarion, grand astronome du début du vingtième siècle, écrivit plusieurs livres consacrés aux tables tournantes, au corps astral et à l'apparition de spectres lors de séances spirites: un grand astronome, certes, auteur de « l'astronomie populaire », mais la dupe d'une bande d'illusionnistes et d'escrocs. Son exemple m'a toujours laissé songeur quant à la prétention de scientifiques ou d'intellectuels de renom de se mêler d'exprimer leurs avis définitifs dans des domaines autres que ceux où ils excellent.

Soyons humanistes, mais pas avec les dingues...

La secte du Temple Solaire, qui promettait un voyage sans retour vers Sirius (promesse tenue), le Mandarom dont les statues gigantesques du gourou antillais Georges Hourdin embellissaient la Provence (il pratiquait, lui, l'initiation de très jeunes filles), les « Enfants de Dieu » (dont le gourou, David Moïse, prônait le « fishing », c'est à dire la prostitution gratuite destinée à obtenir des conversions), toutes ces sectes, dont je pourrais multiplier les exemples, ont été interdites car, décidément,

« too much ».

Imaginons une secte qui prônerait la supériorité de l'homme sur la femme, pire, qui autoriserait l'homme à battre sa femme, qui exigerait de tuer les apostats, d'exterminer les athées, qui inciterait à violenter les juifs et les chrétiens, dont le gourou aurait épousé une petite fille de huit ans...

Nul doute qu'une telle secte susciterait l'horreur et serait immédiatement interdite...

Conclusion: Ce n'est pas la burqa qu'il faut interdire, c'est la présence de l'islam sur notre terre!

Robert Spieler

Délégué général de la Nouvelle Droite Populaire

Dévorer des agonies

 

KulikRuralRussia294.jpg

« Le père soulève son propre fils, qui a changé de forme;

Il l'égorge, avec par-dessus des prières, le grand sot. Les autres

Sont gênés de sacrifier un fils qui supplie. Lui, reste sourd aux appels;

Il égorge, et prépare dans la grande salle un repas funeste. De la même manière, le fils saisit son père et les enfants leur mère,

Ils arrachent leur vie et mangent leurs propres chairs. »

Empédocle, Fragment 137

07:12 Publié dans Apocalypse | Lien permanent | Commentaires (0)

19/06/2009

Nos amies, les belles fées gores

burqa_afg_s.jpgChronique hebdomadaire de Philippe Randa

Décidément, la France multiraciale, multiconfessionnelle, tolérante et antiraciste à ses heures, repentante le reste du temps, ne cesse de « poser problème » selon une moderne expression.

Dernier exemple en date, le port de la burqa : 58 députés de toutes tendances politiques soutiennent en effet la proposition du député communiste André Guérin de créer « une commission d’enquête sur la pratique du port de la burqa et du niqab », tandis que le ministre de l’Éducation nationale Xavier Darcos juge de son côté qu’il s’agit ni plus ni moins d’une forme d’« oppression ». La classe politique est d’ailleurs quasi unanime à s’élever brusquement contre la présence de ces Belphégors qui se multiplieraient dans nos rues.

Fort bien, mais à quel titre interdire la manifestation de cette si contestée et pourtant fort incontestable pratique religieuse ?

À celui de la condition féminine ? « Injure à la femme et à sa dignité », « prisons mobiles », « avilissement de la femme envers son mari », etc. veut-on nous persuader. Certains esprits grincheux pourraient faire remarquer que, dans le même temps, notre société laisse libre les dames de se dévêtir comme cela leur chante dans des magazines pas forcément spécialisés, au cinéma ou dans d’innombrables publicités… que des parents tolèrent que leurs fillettes se culottent de strings tout en se peinturlurant outrageusement le groin… ou que les épouses puissent (tout comme leurs maris d’ailleurs) se percer les naseaux, les mamelles, le nombril ou la salle des fêtes : toute mode et pratique aussi élégantes que fort dignes et surtout des plus libératoires pour nos amies les femmes, n’est-ce pas ?

À celui de la religion ? Impossible quand on autorise la circoncision, soit une incontestable mutilation physique, qui plus est généralement pratiquée sur des enfants ! À celui de la laïcité de notre société ? Gênant quand on bannit quasi-systématiquement des menus scolaires ou de la plupart des collectivités, la viande de porc et qu’on aménage des horaires particuliers dans les piscines municipales pour que ces dames puissent s’ébrouer loin des regards concupiscents…

À celui du trouble à l’ordre public ? Le passage de silhouettes « emburqanées » sur la voie publique est en tout cas moins bruyante que la première Gay Pride venue, pourtant si encensée par nos médias.

À celui de la lutte contre la soumission aux mâles ? Mais « si certaines femmes souffrent de ce voile qui les ensevelit de la tête au pied, “la majorité a volontairement adopté cette tenue” », tranche dans Le Figaro (18 juin 2009) Bernard Godard, spécialiste de l’islam.

À celui de la nécessaire éducation à apporter à des populations culturellement défavorisées ? Non plus, car « … beaucoup ont la nationalité française. Et l’on compte pas mal de converties dans leurs rangs », constate un ancien du Bureau des cultes au ministère de l’Intérieur.

Comble de contrariété laïque, le président américain Barack Obama a lui-même reconnu la semaine dernière au Caire qu’« on ne peut dissimuler l’hostilité envers une religion derrière le faux-semblant du libéralisme. »

Contrairement à leur célèbre ancêtre qui ne hantait les salles du Louvre que de nuit, nos Belphégors modernes ont le mauvais goût, elles, de sortir en plein jour.

Reconnaissons que c’est surtout cela qui gênent tous ceux qui ont prôné « plus, encore plus, toujours plus d’immigration » et ont transformé la France en une boîte de Pandore dont ils ont grand peine désormais à maintenir le couvercle fermé.

Le Pen en détail

LePen-1.jpgIl marche et attire sur lui tous les regards. Son pas est lent, un brin claudicant. Il a le poitrail bombé d'un volatile de combat, moulé dans un long manteau bleu nuit. Le visage rond, fripé, la crinière blanche et humide. Il dégage le coude, refusant l'aide de son garde du corps. Grogne. De lui émane une force terrienne, indestructible. Jean-Marie Le Pen bouge encore. Plus sémillant et provocant que jamais. Avec sa légendaire (et grivoise) repartie, le président du Front national, bientôt 81 ans, confie n'avoir qu'une ride et « être assis dessus »...

On le retrouve à l'aéroport de Roissy, un matin de mars. Des voyageurs le croisent et l'évitent avec une gêne mêlée d'effroi ; d'autres, plus rares, lui décochent des sourires complices. Il se rend à Toulon, en région Paca, où il est candidat aux européennes. Assis en salle d'embarquement, lunettes sur le front, il scrute de son oeil valide (le droit) un sondage paru dans Libé , puis une photo de Sophie Marceau ( « Elle a un nez un peu fort »). Autour de lui, le silence. Les passagers du vol AF7512 ne sont plus passagers, ils sont spectateurs. Ils écoutent, grimacent, écarquillent les yeux devant... devant qui, d'ailleurs ? N'a-t-on pas chacun notre Le Pen ? Nationaliste, xénophobe, défenseur de la patrie, anti-immigrationniste, nostalgique de l'Algérie française, histrion de la politique... De tout ça-et de pire encore-il est affublé. Image enténébrée par cinquante ans de carrière politique. Jalonnée de condamnations, de bagarres, d'épreuves et de provocations. Ses guerres, l'Indochine et l'Algérie, ses mots, « détail » -prononcé encore récemment devant le Parlement de Strasbourg, en réponse à ses détracteurs qui veulent l'empêcher de présider la prochaine session inaugurale, en tant que doyen-et « Durafour crématoire », lui ont bâti une sombre légende. « Quand je parle du "détail", je n'y vois rien d'agressif. Quant au "Durafour crématoire", c'était un banal jeu de mots. Quand je l'ai dit, il existait encore 30 000 fours crématoires en France. » Des regrets, aucun. Tant qu'il sera en activité, il n'écrira pas ses Mémoires. « Par paresse », glisse un de ses proches. Mais aussi parce que, écrire, c'est dire, et dire, pour lui, Le Pen, c'est ne rien garder, tout déballer. Compromettre. Un affreux gâchis pour les éditeurs, nombreux, qui le courtisent, chéquier entre les dents. D'autant que sa mémoire est sans faille. Et qu'il suffit de le lancer pour que les anecdotes lui reviennent comme de vieilles chansons.

« Lex lepenia ».

L'intéressé nous livre celle-ci, en rapport avec ces moues nauséeuses que provoque, parfois, sa simple apparition : « Un jour, dans les années 60, le cinéaste Louis Malle m'invite à déjeuner afin, me dit-il, de faire connaissance. J'accepte bien volontiers. Une fois chez lui, il m'avoua ceci : "Mon invitation n'est pas innocente, M. Le Pen. Je dois vous dire que je prépare un film sur la Seconde Guerre mondiale et que je souhaiterais avoir votre expertise, celle d'un ancien Waffen SS !" » Dans un éclat de rire, le député qu'il était alors nia tout passé SS. Et quarante ans plus tard, c'est la même histoire : « Plantu me dessine toujours avec un brassard et un baudrier, alors que je n'ai jamais été habillé de la sorte », soupire-t-il, presque résigné. Jouant la victime. Feignant de ne pas comprendre les procès qui lui sont intentés : « On applique à mon encontre la "Lex lepenia". » Lors de son dernier passage devant la justice, pour des propos sur l'occupation allemande, il supplia, mains jointes, la présidente du tribunal de lui infliger de la prison ferme, arguant que c'est une expérience qu'il n'a « encore jamais connue ». Il sera finalement condamné à trois mois avec sursis. Est-ce dans sa nature de braver ainsi le système et ses interdits ou est-ce un visage qu'il se donne à dessein ? Des rencontres l'ont façonné, d'autres l'ont conforté dans l'idée qu'il se fait de « l'establishment ».

De celle avec Pierre Poujade, le responsable de l'Union de défense des commerçants et artisans, en septembre 1955, est né le populisme conceptualisé-anti-fisc, notables, intellos...-dont il se réclame encore aujourd'hui. Il n'avait jamais, jusqu'ici, fait de confidence sur ce lien fondateur. C'était l'époque des bagarres au Quartier latin et des beuveries boulevard Saint-Germain. Des manifestations pour une Algérie française sur les Champs-Elysées, où « les policiers nous dispersaient à coups de crosse ». Alors gaillard, il a à peine 30 ans et se prénomme seulement Jean. Il se fait rapidement connaître du Tout-Paris et s'entoure de partisans, fascinés par son charisme et sa parole meurtrière. « Le président des Anciens d'Indochine me trouve et me dit : "Vous devriez rencontrer Poujade, qui est à la tête d'un mouvement qui secoue la France". » Très vite, une rencontre est organisée dans une brasserie parisienne, le Zimmer. « Je suis un patriote, ma femme est pied-noir et je défends une Algérie française » : ainsi se présenta « Pierrot » Poujade dans ses habits de crooner italo-américain. Le jeune Breton hésite à pactiser, pourtant séduit par la marginalité de cet ancien goudronneur. « Je parle à Blois, dans quatre jours, venez m'y entendre », lui propose Poujade. Le Pen raconte la suite : « Il y avait 3 000 personnes installées dans une église. C'était un régiment d'infanterie en civil ! Devant les notables, au milieu, les commerçants et, derrière, les agriculteurs et les ouvriers. On n'entendait que la faconde méridionale de Poujade. A la fin, il vient me voir et me dit : "Alors ?" Je lui réponds : "On est prêts à marcher avec vous." »

L'ennemi Chirac...

1956 : Le Pen surfe sur la vague populiste, devient député de Paris. Epigone de Poujade, il remplit des salles entières, donne des meetings dans toute la France, rode son discours nationaliste. La même année, il croise pour la première fois la route de François Mitterrand, sous une halle de Nevers, qui prononçait un discours devant un parterre de « prolos ». « J'y étais avec un groupe de poujadistes. Nous l'écoutions quand, soudain, il s'est évanoui sur scène. La tribune était vide. J'ai donc bondi pour prendre sa place et pour présenter notre programme devant son public. » On peine à le croire. « Si, si, c'est vrai », jure l'intéressé, qui savoure encore son exploit. A l'entendre, jamais Mitterrand ne l'a injurié ni ostracisé. Là, on veut bien le croire. Et pour cause : ces deux redoutables « joueurs d'échecs » ont su se servir l'un de l'autre. Il n'est que de se souvenir du soutien apporté par le président socialiste, en 1982, au leader d'extrême droite qui lui réclamait un traitement « équitable » dans les médias, pour cerner cette « entente » non dite. Le Pen se rappelle d'ailleurs parfaitement leur dernière rencontre. C'était quarante ans après cette folle histoire de Nevers : « Il prononçait son dernier discours devant le Parlement européen de Strasbourg. Il était mourant. Et c'est là qu'il dit : " Le nationalisme, c'est la guerre." » A la fin de la session, des eurodéputés sont conviés à la sous-préfecture du Bas-Rhin pour un pot autour du président de la République. Le leader du FN est de ceux-là. Mitterrand arrive, suivi d'un long cortège. Voyant Le Pen dans un coin de la salle, Mitterrand change de trajectoire et se dirige vers lui. « Il me serre la main et je lui dis : "Alors, comme ça, le nationalisme, c'est la guerre ?" Il me répond à l'oreille : "Avouez que je vous ai bien eu !" » Encore aujourd'hui, Le Pen exprime une révérence pour Mitterrand, l'homme. A qui il doit, outre un meilleur traitement médiatique, une élection aux législatives, à la faveur d'un scrutin à la proportionnelle instauré par Laurent Fabius, Premier ministre.

1986 : revoilà donc ce tribun fou à l'Assemblée nationale, tout nouveau tout beau : « Changement de costume, de cravate et de coupe de cheveux. » C'est sa nouvelle femme, Jany, qui lui impose ce look moins grisâtre. Souvenir : « Un jour, lors d'un débat sur le budget, je prends la parole à la tribune durant trente minutes, sans notes. A la fin de mon discours, je me tourne vers le banc du gouvernement et me mets à chanter : "Mitterrand est roi, Chirac est sa reine, la la la..." Balladur, qui était ministre des Finances, ne savait plus où se mettre. » Dans l'Hémicycle, toujours : il se remémore ce blâme adressé à Jean-Claude Gaudin, alors député UDF : « Citoyen Gaudin, au nom de mon groupe, je vous cite au tribunal de l'Histoire ! » Il se bidonne, nostalgique... Merci, Mitterrand.

De Valéry Giscard d'Estaing il garde le vague souvenir d'un... collègue de groupe. Qui se rappelle qu'ils ont tous deux appartenu, quelques mois durant, en 1962, au groupe du Centre national des indépendants et paysans (CNI) ? Entre eux, ce fut courtois, sans plus. Dans l'esprit du président Giscard, le FN n'a jamais existé, bien que le parti ait eu un candidat à la présidentielle de 1974. « 0,74 %, c'était mon score cette année-là », souligne malicieusement celui qui arborait, naguère, un bandeau sur l'oeil gauche. « Un comble, l'anti-gaulliste, c'était Giscard ! L'OAS l'avait soutenu... » Il s'en pince encore, amer. Mais son ennemi n'est pas VGE, non. Le premier de ses rivaux, celui qu'il aurait rêvé d'affronter dans un duel à fleurets non mouchetés et pour qui il voue une haine démesurée, est Jacques Chirac. « Aaah, Chirac... » : sa mâchoire claque, comme s'il voulait mordre, quand il prononce le « ac » de Chirac. « Il a décrété qu'il était "déshonorant" de me serrer la main ! » L'ex-président a en effet dit ça, lui qui tira avantage, en 2002, du vote « Le Pen-No pasaran ». « C'est quand même lui qui m'invita à Matignon lorsqu'il était Premier ministre [1986]. » Pas faux. Il y eut également cette photo, datée de 1987, témoignant d'une poignée de mains entre les deux hommes. « Un coup monté ! » jura Claude Chirac, qui fut longtemps chargée de la communication de son père. « Ah bon ? rétorque le leader frontiste. J'étais dans un club de vacances avec le député Charles de Chambrun [FN]. Chirac descendait du bar, ses chaussures à la main, et il est venu vers moi pour me dire bonjour. Il m'a serré la main, souriant. » Dans ses Mémoires, Charles Pasqua revient sur une rencontre secrète entre les deux tours de la présidentielle de 1988. Le Pen confirme : « C'était dans un appartement, non loin des Champs-Elysées. Etaient présents Pasqua, le général Pierre de Bénouville et Chirac, qui m'a dit qu'il ne ferait pas de concessions au programme du Front national. Je lui ai donc répondu que je ferais voter Jeanne d'Arc. »

« Je suis un mythe »

Dans l'échange, un autre nom revient quand on évoque avec lui ses adversaires les plus « sectaires » : Bernard Tapie. 1989 : « Je devais débattre sur TF1 avec des têtes de liste aux européennes. J'apprends, au dernier moment, que Tapie, seul, sera mon contradicteur... Tout ça était bien sûr monté. Les débats face à lui n'ont jamais été très intéressants, souvent trop crispés. Il avait menacé de me casser la figure, je lui ai répondu : "Viens, tu vas voir ce qu'est un poids lourd." » Epoque où les politiques redoutaient de débattre avec lui, bête de scène qui ne connaît aucune limite, autant verbale que physique. Il s'en vante. Et d'expliquer que certains ont usé de moyens déloyaux pour l'abattre en direct. Dans les coulisses d'une émission télé des années 80, tout juste avant son entrée sur le plateau, une femme, paniquée, lui glisse à l'oreille : « M. Le Pen, votre fille est à l'hôpital, c'est très grave ! » Tourneboulé, il souhaita annuler sa participation, jusqu'à ce qu'il aperçoive, assises dans le public, ses trois filles, pimpantes et souriantes : « C'était pour me déstabiliser... »

Sa conversation est jalonnée d'histoires, d'anecdotes et de proverbes en latin. Intarissable. Morceaux choisis. Il confie avoir présenté son équipier d'alors, Olivier de Kersauson, à Tabarly. Raconte, goguenard, ses années rugby, au PUC : « La veille d'un match, on mettait des filles gentilles dans les pattes de nos adversaires qui, le lendemain, avaient les genoux flageolants. » Il affirme avoir été irradié par le nuage de Tchernobyl, alors qu'il faisait bronzette sur une terrasse, à Cannes. Il se lance dans une parfaite imitation de Charles Pasqua. Digresse encore, parle du métier d'avocat qui a perdu de son « romantisme » depuis l'abolition de la peine de mort. S'il n'écrit pas ses Mémoires, il les récite, les chante.

Manifestement, une certaine France reste accro à l'esbroufe et à la rhétorique de ce trompe-la-mort politique. A Toulon, plus de 300 personnes avaient fait le déplacement pour l'écouter, parmi lesquelles des déçus de Nicolas Sarkozy. « Sarkozy ? » : voilà encore un nom qui l'inspire. Il raille « l'acrobate en talonnettes » et rejette toute comparaison avec Napoléon : « L'Empereur, lui, savait monter à cheval. » Assure qu'il n'a pas tué le FN : « Le parti n'est pas mort parce qu'un candidat d'origine étrangère a été élu. »

Il ne se présentera pas à la présidentielle de 2012. Jamais son physique ne supportera le rythme que lui impose sa fougue intérieure. Ce sera, sauf cataclysme, Marine, sa fille, qui défendra les couleurs du Front. Est-ce qu'il est dur de devoir quitter le bal après cinquante ans de vie politique tumultueuse ? « Non », assure-t-il. Retraite est d'ailleurs un mot qu'il tient en horreur. La mort l'inspire davantage. Encore aujourd'hui, dès qu'il a cinq minutes à tuer, il se balade dans un cimetière où il se plaît à lire le nom des morts sur les pierres tombales : « Enfant, j'aimais m'asseoir la nuit sur les tombes et regarder la lune. » Appréhende-t-il la mort, la sienne ? Il se dit impassible face à cette échéance : « En Bretagne, on habitue les enfants très tôt à la mort. Je n'en ai pas peur. » A Toulon, le public l'a accueilli au son du « Longo maï », un chant provençal qui signifie « longtemps encore » . Jean-Marie Le Pen ne doute pas de laisser une trace dans l'Histoire : « Au fond, je suis un mythe », dit-il. Ou un détail.

 

Source:

Publié le 02/04/2009 N°1907 Le Point

Le Pen en détails

Confidences. Après un demi-siècle de bagarres et de provocations politiques, le leader du FN livre ses derniers secrets.

17/06/2009

La statuette à Florent

Statuettemeso.jpgUne statuette mésopotamienne de 8 centimètres de hauteur, vieille de 5.000 ans, a été adjugée hier pour le montant record de 57,2 millions de dollars chez Sotheby's à New York, a annoncé un communiqué de la salle des ventes.

La "Lionne de Guennol", qui appartenait à un particulier, a été qualifiée de l'un des "chefs d'oeuvre majeurs de tous les temps", remontant à l'aube de la civilisation, par Richard Keresey et Florent Heintz, les deux experts chargés de la vente.

La vente s'est faite dans une salle comble. "Juste avant, un connaisseur nous avait dit qu'il considérait qu'il s'agissait de la sculpture la plus fine qui ait jamais existé, et que le marché (de l'art) le comprendrait", ont souligné les deux commissaires-priseurs.

Cinq acheteurs potentiels ont enchéri, trois par téléphone et deux dans la salle. Le gagnant a été identifié comme un Britannique souhaitant conserver l'anonymat.

 

La Venus de Florent

Venus.jpgLa mémoire fait aussi des miracles en archéologie. Florent Heintz, ancien étudiant à l'université Marc-Bloch de Strasbourg et à Harvard, aujourd'hui établi à New York, a réussi à recomposer une Vénus en retrouvant des morceaux vendus chez Sotheby's quatre ans plus tôt.

L'archéologue répare parfois les outrages du temps. C'est ce qui vient de se passer pour une statue romaine décapitée, représentant Vénus : elle a récupéré sa tête, dont on n'avait plus trace depuis au moins cinquante ans.

Ces retrouvailles sont dues à Florent Heintz, 39 ans, né à Strasbourg, expert en archéologie chez Sotheby's à New York.

Il s'est intéressé à cette oeuvre en marbre, sculptée autour de l'an 100, du temps de l'empereur Trajan.

Une intuition due à la mémoire visuelle confirmée par deux experts

Le corps sans tête était proposé, en juin dernier, à une vente aux enchères de Sotheby's. En préparant cette vente à New York, Florent Heintz, qui étudia à l'université Marc-Bloch de Strasbourg et à Harvard, a, par un bel effet de mémoire visuelle, associé la statue décapitée à une tête de femme en marbre vue quatre ans auparavant, lors d'une précédente vente.

Cette intuition a été confirmée par d'autres experts : les deux pièces dépareillées ne faisaient qu'une seule et même statue, haute d'environ 145 cm (mais ayant perdu le bras droit).

Il a fallu réunir les éléments séparés, la tête ayant été vendue il y a quatre ans

Restait à réunir les éléments séparés car la désormais fameuse tête de Vénus était depuis 2002 propriété d'un autre amateur d'art américain. Contacté en vue d'une transaction, ce dernier a accepté de se séparer de son bien.

Vénus a ainsi pu être reconstituée telle qu'elle figurait sur un document de 1836, quand elle appartenait à un collectionneur parisien.

Elle fait désormais partie des collections du musée Carlos de l'université Emory, à Atlanta (Georgie), qui possède de nombreuses pièces antiques de qualité.

 

Du goût du bien-être matériel en Amérique

Miroirs.jpgEn Amérique, la passion du bien-être matériel n'est pas toujours exclusive, mais elle est générale ; si tous ne l'éprouvent point de la même manière, tous la ressen-tent. Le soin de satisfaire les moindres besoins du corps et de pourvoir aux petites commodités de la vie y préoccupe universellement les esprits.

Quelque chose de semblable se fait voir de plus en plus en Europe.

Parmi les causes qui produisent ces effets pareils dans les deux mondes, il en est plusieurs qui se rapprochent de mon sujet, et que je dois indiquer.

Quand les richesses sont fixées héréditairement dans les mêmes familles, on voit un grand nombre d'hommes qui jouissent du bien-être matériel, sans ressentir le goût exclusif du bien-être.

Ce qui attache le plus vivement le cœur humain, ce n'est point la possession paisible d'un objet précieux, mais le désir imparfaitement satisfait de le posséder et la crainte incessante de le perdre.

Dans les sociétés aristocratiques, les riches, n'ayant jamais connu un état différent du leur, ne redoutent point d'en changer; à peine s'ils en imaginent un autre. Le bien-être matériel n'est donc point pour eux le but de la vie; c'est une manière de vivre. Ils le considèrent, en quelque sorte, comme l'existence, et en jouissent sans Y songer.

Le goût naturel et instinctif que tous les hommes ressentent pour le bien-être étant ainsi satisfait sans peine et sans crainte, leur âme se porte ailleurs et s'attache à quel-que entreprise plus difficile et plus grande, qui l'anime et l'entraîne.

C'est ainsi qu'au sein même des jouissances matérielles, les membres d'une aristo-cratie font souvent voir un mépris orgueilleux pour ces mêmes jouissances et trouvent des forces singulières quand il faut enfin s'en priver. Toutes les révolutions qui ont troublé ou détruit les aristocraties ont montré avec quelle facilité des gens accoutumés au superflu pouvaient se passer du nécessaire, tandis que des hommes qui sont arrivés laborieusement jusqu'à l'aisance peuvent à peine vivre après l'avoir perdue.

Si, des rangs supérieurs, je passe aux basses classes, je verrai des effets analogues produits par des causes différentes.

Chez les nations où l'aristocratie domine la société et la tient immobile, le peuple finit par s'habituer à la pauvreté comme les riches à leur opulence. Les uns ne se préoccupent point du bien-être matériel, parce qu'ils le possèdent sans peine; l'autre n'y pense point, parce qu'il désespère de l'acquérir et qu'il ne le connaît pas assez pour le désirer.

Dans ces sortes de sociétés l'imagination du pauvre est rejetée vers l'autre monde; les misères de la vie réelle la resserrent; mais elle leur échappe et va chercher ses jouissances au-dehors.

Lorsque, au contraire, tes rangs sont confondus et les privilèges détruits, quand les patrimoines se divisent et que la lumière et la liberté se répandent, l'envie d'acquérir le bien-être se présente à l'imagination du pauvre, et la crainte de le perdre à l'esprit du riche. Il s'établit une multitude de fortunes mé-dio-cres. Ceux qui les possèdent ont assez de jouissances matérielles pour concevoir le goût de ces jouissances, et pas assez pour s'en contenter. Ils ne se les procurent jamais qu'avec effort et ne s'y livrent qu'en tremblant.

Ils s'attachent donc sans cesse à poursuivre ou à retenir ces jouissances si pré-cieuses, si incomplètes et si fugitives.

Je cherche une passion qui soit naturelle à des hommes que l'obscurité de leur origine ou la médiocrité de leur fortune excitent et limitent, et je n'en trouve point de mieux appropriée que le goût du bien-être. La passion du bien-être matériel est essen-tiel-lement une passion de classe moyenne; elle grandit et s'étend avec cette classe; elle devient prépondérante avec elle. C'est de là qu'elle gagne les rangs supé-rieurs de la société et descend jusqu'au sein du peuple.

Je n'ai pas rencontré, en Amérique, de si pauvre citoyen qui ne jetât un regard d'espérance et d'envie sur les jouissances des riches, et dont l'imagination ne se saisit à l'avance des biens que le sort s'obstinait à lui refuser.

D'un autre côté, je n'ai jamais aperçu chez les riches des États-Unis ce superbe dédain pour le bien-être matériel qui se montre quelquefois jusque dans le sein des aristocraties les plus opulentes et les plus dissolues.

La plupart de ces riches ont été pauvres; ils ont senti l'aiguillon du besoin; ils ont longtemps combattu une fortune ennemie, et, maintenant que la victoire est rempor-tée, les passions qui ont accompagné la lutte lui survivent; ils restent comme enivrés au milieu de ces petites jouissances qu'ils ont poursuivies quarante ans.

Ce n'est pas qu'aux États-Unis, comme ailleurs, il ne se rencontre un assez grand nombre de riches qui, tenant leurs biens par héritage, possèdent sans efforts une opulence qu'ils n'ont point acquise. Mais ceux-ci mêmes ne se montrent pas moins attachés aux jouissances de la vie matérielle. L'amour du bien-être est devenu le goût national et dominant; le grand courant des passions humaines porte de ce côté, il entraîne tout dans son cours.

Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique II, chap. X.

16/06/2009

Israël n'annonce pas le vrai Dieu

Tissier.jpgÀ St-Nicolas, Mgr Tissier proclame que

les Israélites n’annoncent pas la « vérité sur le vrai Dieu »

Et il se scandalise de Benoît XVI : « Est-ce possible qu’à Rome, on professe une telle épouvantable hérésie ? Alors nous sommes stupéfaits ».

Il y a un mois, Ratzinger-Benoît XVI dépose une prière syncrétiste dans le Mur des Lamentations à Jérusalem, et le Jerusalem Post titre le 12 mai : « Le Vatican renonce à son activité missionnaire auprès des Juifs »

Lors de son sermon du 7 juin 2009, à la grand-messe de 10H30 à l’église Saint-Nicolas du Chardonnet, Mgr Tissier de Mallerais, venu pour les confirmations, a déclaré en présence de l’abbé Beauvais et du clergé de Saint-Nicolas :

« (…) Voilà, Notre Seigneur lui-même, définit solennellement l’existence, en Dieu, de trois personnes divines qui forment un seul Dieu et l’exigence d’être baptisé au nom de la Sainte Trinité, pour être sauvé. Et plus que jamais, nous avons besoin de cette vérité alors que les autorités Romaine, actuellement, professent face aux Israélites, en leur disant que, ils sont chargés, eux, le peuple d’Israël, d’annoncer la vérité sur le vrai Dieu.



Voilà, c’est leur mission, que Dieu leur a confiée. C’était vrai il y a deux siècles, non, il y a vingt siècles ! mais ce n’est plus vrai aujourd’hui !

podcast

Le peuple d’Israël sera chargé d’annoncer la vérité sur le vrai Dieu, aujourd’hui ! Est-ce possible qu’à Rome, on professe une telle épouvantable hérésie ? Alors nous sommes stupéfaits !

Alors, plus que jamais, rattachons-nous aux Apôtres et aux symboles de la Foi qui ont, dans l’Église primitive, résumé la Foi Catholique dans ce Mystère, dans notre Credo… »

À l’opposé, lors de sa visite de début mai 2009 en Israël, Benoît XVI avait affirmé sa pleine communion avec le Grand Rabbinat d’Israël, comme m’exposait le Jerusalem Post le 12 mai 2009 en titrant : « Le Vatican renonce à son activité missionnaire auprès des Juifs »  :

« Éminents rabbins, a poursuivi Benoît XVI, je vous exprime en retour le respect et l’estime que j’éprouve pour vous-mêmes et vos communautés. Je vous assure de mon désir d’approfondir la compréhension mutuelle et la coopération entre le Saint-Siège, le Grand Rabbinat d’Israël et le peuple juif dans le monde entier. »

« Depuis le début de mon pontificat, j’ai trouvé une grande source de satisfaction dans les fruits du dialogue permanent entre la Délégation de la Commission du Saint-Siège pour les rapports religieux avec le Judaïsme et la Délégation du Grand Rabbinat d’Israël pour les relations avec l’Église catholique. Je tiens à remercier les membres des deux délégations pour leur dévouement et le gros travail qu’ils ont fourni dans la mise en œuvre de cette initiative, si ardemment souhaitée par mon estimé prédécesseur le pape Jean-Paul II, qui en avait exprimé le désir au cours du Grand Jubilé de l’An 2000. (…)

« J’ai aujourd’hui l’occasion de répéter que l’Église catholique est irrévocablement engagée sur la voie choisie au deuxième Concile du Vatican [1962-1965] en vue d’assurer une réconciliation authentique et durable entre chrétiens et Juifs. Ainsi que le précise la Déclaration Nostra Ætate, l’Église continue à faire grand cas du patrimoine spirituel commun aux chrétiens et aux Juifs et désire un approfondissement continu de la compréhension et du respect mutuels par le biais d’études bibliques et théologiques comme par celui des dialogues fraternels. » Benoît XVI rapporté par le Jerusalem Post, 12 mai 2009.

15/06/2009

Les Indo-Européens étaient des hommes!

Vikinge.jpgL’étude génétique de 26 individus morts il y a plusieurs milliers d’années en Sibérie du sud a permis de résoudre une énigme vieille de plus de deux siècles : qui étaient les Indo-Européens. C'est le résultat du travail mené depuis sept ans par une équipe réunissant des chercheurs du CNRS, des universités de Strasbourg et de Toulouse III Paul Sabatier, du Ministère des Affaires Etrangères, et de l'université de Krasnoïarsk en Russie.

A la fin du 18e siècle, un juriste anglais, Sir Jones, en poste aux Indes fut frappé par la similitude entre le sanscrit, le grec classique et le latin. Il émit l'hypothèse que ces langues, et d'autres parlées en Europe, « avaient jailli de quelque source commune qui, peut-être, n'existait plus ». Son hypothèse fut confirmée par de nombreux autres linguistes, et la langue originelle fut appelée l'indo-européen. Depuis cette époque, les hypothèses pour expliquer ces rapprochements furent nombreuses. Ces trente dernières années, deux d’entre elles avaient la faveur des scientifiques. La première reliait l'expansion indo-européenne à l’expansion démographique qui a accompagné la diffusion de l'agriculture, entamée dès le début du Néolithique à partir de la Turquie, vers le neuvième millénaire avant notre ère. La seconde liait cette ressemblance à des mouvements de peuples ayant pris naissance dans l’est de l’Europe à la fin du Néolithique et au début de l’âge du Bronze (entre le troisième et le second millénaire avant notre ère).

Des études de paléogénétique menées sur des squelettes de Sibérie du sud, provenant de plusieurs kourganes (tumulus), démontrent qu’à l’âge du Bronze vers 1 700 ans av. J.-C., cette région était peuplée de sujets de type européen aux cheveux et aux yeux clairs dont les lignées paternelles et maternelles étaient justement originaires d’Europe de l’Est, d’Ukraine notamment. Du côté paternel, toutes les lignées appartenaient à un même groupe qui était considéré comme descendant des Indo-Européens. L’hypothèse liant les Indo-Européens et les populations d’Europe de l’Est sort donc renforcée de ces travaux.

Ces résultats sont issus d’une coopération engagée il y a sept ans entre les universités sibériennes de Krasnoïarsk et de Iakutsk et le laboratoire CNRS AMIS (FRE2960 Anthropologie moléculaire et imagerie de synthèse). Cette coopération doit s’intensifier car la Sibérie, au carrefour de l’Asie, de l’Amérique et de l’Europe, « en permettant des analyses génétiques pointues sur des corps gelés inhumés il y a plusieurs centaines d’années détient la clef de l’étude de nombreux peuplements passés » a déclaré le Pr. E. Crubézy, directeur du laboratoire AMIS et des Missions Archéologiques Françaises en Sibérie Orientale du Ministère des Affaires Etrangères. L’équipe, qui a déjà obtenu le label de l’Année France Russie 2010 pour ses travaux en Iakoutie, souhaite consolider la coopération avec les laboratoires russes de Sibérie et des républiques autonomes de la Fédération de Russie.

Eric Crubézy

Chercheur Laboratoire AMIS-CNRS

Université Paul Sabatier – Toulouse III

Tel. : 05 61 14 59 87

 

09/06/2009

Recep Erdogan informe les Euripéens sur l'islam à la turque

359_large.jpgRecep (prononcer Rèdjèp) Tayyip Erdogan, est le Premier Ministre de la République turque depuis 2003. Pour les médias occidentaux, lui et son parti, l’AKP (parti de la justice et du développement) sont des représentants de l’ « islam modéré ». Le hic c’est que cela n’a pas l’heurt de lui plaire. Il n’a que faire du politiquement correct. « C’est une description est très laide et constitue une insulte à notre religion. Il n’y a pas d’islam modéré ou immodéré. L’islam est l’islam et voilà tout » (Milliyet, 21.08.08). Sacré Erdogan ! Certains de ses diplomates croyant suivre son exemple aiment aussi à pratiquer le parler vrai et dru. Le consul général de Turquie à Dusseldorf doit lui s’en repentir qui vient d’être rappelé après s’être rependu en propos fort peu diplomatique sur ses hôtes allemands. (cf notre édition n° 2408).

Recep Erdogan ne cherche pas à être mielleux. Ce fils d’un rude capitaine du port d’Istanboul est issu de la minorité laze, montagnards musulmans mais cousins des Géorgiens. Ce sont les Belges de la Turquie.  Il a un franc-parler qui lui a déjà valu un bref séjour en prison et des années d’isolement politique. De la récente crise des caricatures de Mahomet il a retenu que « la persistance des Européens dans la faute a transformé une étincelle en incendie ». Voilà une position claire. Il a précisé à ce sujet que si les limites à la liberté d’expression étaient « plus raisonnables », cette expérience douloureuse ne se serait pas produite (sic). Il faut dire que l’affaire l’avait mis en porte à faux avec tous ses alliés au sein de l’OTAN. Ankara avait en effet mis son veto à la désignation du mécréant danois Anders Fogh Rasmussen comme secrétaire général de l’alliance (notre édition du ;;).

M. Erdogan, on le sait moins en France, a aussi défrayé la chronique en Allemagne en proclamant lors d’une visite à Cologne que l’intégration était « un crime contre l’humanité ». Rien de moins. Ce 12 mai, à Istanbul, dans discours prononcé lors de l’inauguration de la 7e réunion du Conseil islamique de l’Eurasie, il est allé plus loin : l’islamophobie, elle aussi constitue un crime contre l’humanité ! On s’en serait presque douté. Nous voilà donc encouragés à réprimer les caricaturistes, la liberté de la presse, la liberté artistique, les romanciers jugés insultants envers l’islam, les livres sur l’athéisme. Bref, la Turquie pousse l’Europe à mettre en oeuvre la mascarade de la résolution du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (Durban II). Un Etat qui persécute sa propre minorité chrétienne (cf notre édition du ;;;) peut-il  donner des leçons de coexistence pacifique ? La Turquie aurait plus de gloire à gagner à éclairer des pays comme l’Arabie saoudite ou le Pakistan.

Le gouvernement Erdogan a poursuivi l’érosion méthodique du système kémaliste sur plusieurs fronts. « Laïcité » d’abord. La Turquie compte aujourd’hui que 67 000 écoles laïques contre 85 000 mosquées. Ses 77 000 médecins qui tentent désespérément de dispenser des soins de santé à 75 millions de Turcs sont souvent de pauvres hères, moins bien dotés que les 88 000 imams bien rémunérés par l’État. Dans un pays qui ne dispose que d’un hôpital pour 60 000 personnes on compte pourtant une mosquée pour …350 habitants. Seulement 1435 bibliothèques publiques dans cet immense pays, mais déjà 3852 écoles coraniques. Le budget du DINAYET, véritable « Ministère des Affaires religieuses », qui relève du Premier Ministre, dépasse celui des vingt universités. L’Islam est donc dispensé largement et efficacement, aux frais du contribuable. Rien de bien laïque dans cette Turquie là !

Le président du DINAYET, le professeur Ali Bardakoglu est un théologien moustachu et courtois : « Il est hors de doute que l’islam exige que les femmes se couvrent la tête ». Sa déclaration coïncide avec la levée de l’interdiction du foulard dans les universités, votée par le parlement turc le 6 février dernier. Il nuance : tant que la femme se déclare musulmane, elle doit se couvrir la tête. Bon, nos compagnes ne sont donc a priori pas concernées. Il souligne que les discussions sur la nécessité de porter le foulard sont de nature politique. En termes religieux, « il ne fait aucun doute qu’il devrait être porté ». Il ajoute que les règles de l’islam sont « inaltérables ». C’est le même petit homme courtois qui a déclaré aussi, et sans rire, que « la Turquie est formidablement en avance en matière de laïcité (sic) et en ce sens elle a beaucoup de chose à apporter à l’Europe » (re-sic). Une étude étayait déjà il y a deux ans l’irrésistible progression du voile islamique dans la société turque L’enquête, réalisée par l’institut de sondages Konda pour le compte du quotidien Milliyet (libéral-national) révéla en effet que la proportion de femmes couvrant leurs cheveux était passée de 64 % en 2003 à 69,4% en 2007. Parmi elles, celles qui revêtent le türban, un voile couvrant à forte connotation islamique, étaient passées de 3,5% à 16,2%. Il y avait donc 14 millions de femmes voilées dans le pays, chiffre en progression (AFP / Islam-Pluriel). Le gouvernement Erdogan encourage ses partisans et leurs entreprises à stimuler un mode de vie islamique. De nombreux témoignages troublants existent sur les formes de pression exercées tout particulièrement sur les femmes. Et d’abord celles qui ne sont pas vêtues de manière suffisamment « islamique » ou qui partagent l’espace public avec les hommes. Un nombre croissant d’hôtels et de municipalités offrent ainsi des piscines séparées, des maillots de bain de la tête à la cheville pour les femmes (le superbe hasema). Des publicités « immorales » ont été altérées par certains journaux en allongeant les manches et les jupes des mannequins. Et les imams, employés de l’Etat faut-il le rappeler, continuent de fustiger l’attitude des femmes qui osent sortir et travailler. Le projet de loi sur l’adultère qui devait criminaliser l’infidélité a du moins été abandonné sous la pression de l’Armée, des médias et de l’U.E. La presse proche du pouvoir insiste qu’il n’est pas approprié pour les médecins d’examiner les patients de sexe féminin, et vice versa. Certains étudiants en médecine ont mis beaucoup d’efforts pour tenter d’appliquer ces règles de la charia, mais les autorités hospitalières turques les en ont empêchés.

Dans ce pays réputé buveur de café, les hommes consomment en fait surtout du thé, du raki (le pastis local) et de l’excellente bière. Il faut bien constater qu’en une décennie les choses ont changé, de nombreux établissements ont tout simplement cessé de servir de l’alcool. Du fait des tracasseries et des menaces, les points de vente ont chuté de 12 % depuis 2005. Les municipalités gouvernées par l’AKP sont en train d’établir des zones sans alcool. Il est y désormais interdit aux clubs sportifs de vendre de d’alcool. Les entreprises de boissons alcoolisées ne peuvent plus parrainer des activités sportives. Enfin, l’instance nationale de régulation de la radio et de la télévision (RTÜK) entreprend désormais de censurer les scènes où l’on boit de l’alcool à la télévision.

Après la moralité, le Premier Ministre mène aussi des attaques sur deux autres fronts intérieurs. Il s’en prend aux enseignants du pays, mais aussi à la Justice. Un recteur d’Université, des professeurs, des magistrats, ont ainsi été mis sur la touche à partir d’accusations forgées de toutes pièces. L’indépendance d’une Cour n’a fait qu’intensifier la détermination de M. Erdogan de soumettre l’institution judiciaire. Un nombre considérable de diplômés d’écoles coraniques sont désormais nommés en tant que juges et destinés à servir de futurs instruments de la loi religieuse.  Bien plus, Recep Erdogan a menacé de se dispenser de l’appareil judiciaire !. Cela provient d’une autre attaque montée par le gouvernement contre les universités laïques du pays, dossier porté devant la Cour européenne des droits de l’Homme par une étudiante qui a insisté pour avoir le droit de porter en classe le voile prohibé. Cet appel ayant été rejeté, M. Erdogan a alors déclaré : « Cette Cour n’a pas le droit de se prononcer sur cette question. Ce droit dépend des seuls oulémas (clercs musulmans) ».

Recep Erdogan n’est pas un politicien parmi d’autres, venu de nulle part. C’est un croyant doublé d’un militant. Issu d’une école coranique, il a été modelé par une confrérie islamique, (tarika) C’est un univers complexe mais incontournable dans le monde turcophone. Elles regroupent des millions d’adeptes et disposent de structures et de revenus solides. Elles ont largement participé à la réislamisation de la vie politique turque au cours des dures décennies 1980-1990. Parmi elles, celle des Nurcu (pron. Nourdjou) Elle fut fondée en 1926 par Said Nursi, un kurde qui fut d’une part un spiritualiste et d’autre part une éminence grise. Ils allient l’éloge de l’économie de marché, l’incitation à l’étude et la nostalgie du califat aboli par Kemal Atatürk en 1924. Aujourd’hui la figure centrale de cette galaxie est Fetullah Gülen qui prône une vision conservatrice de l’islam. Il a été condamné dès 1998 pour « tentative de saper les institutions laïques du pays et dissimulation de ses méthodes derrière une image modérée et démocratique ».

En exil aux Etats-Unis, il a bâti un empire, qui allie sans vergogne nationalisme turc « néo-ottoman » et télévangélisme à l’américaine. Il dirige ainsi aujourd’hui un réseau de plus de 300 écoles islamiques et six universités en Turquie sans compter 200 écoles à l’étranger, de la Tanzanie à la Chine, du Maroc aux Philippines, et, bien sûr, dans les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale. Une banque, plusieurs chaînes de télévision, des journaux, un site internet en douze langues et de nombreux organismes de bienfaisance complètent cet arsenal.

Officiellement, son mouvement compte environ un million de fidèles, y compris …des dizaines de milliers de fonctionnaires, de diplomates et de magistrats turcs protégés par le Premier ministre Recep Erdogan, son fidèle disciple. Aussi, un tribunal d’Ankara l’a-t-il acquitté d’accusations d’avoir créé une « organisation illégale dans le but de renverser l’État laïque de Turquie pour le remplacer par un État régi par la charia ». Nombre de Turcs, démocrates ou kémalistes, le comparent à Khomeiny et craignent en effet que son retour en Turquie ne transforme Ankara en un autre Téhéran. Sous une apparence de piété mystique, pensent-ils, Fetullah Gülen et ses disciples projettent de transformer la Turquie en théocratie.  Les gouvernements du Turkménistan, du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan ne sont pas loin de le penser qui se méfient de ses écoles qui forment là-bas de nouvelles élites.

Les Nurcu et Fetullah Gülen n’ont en effet pas chômé. Ils ont élaboré une synthèse turco-musulmane, véritable métapolitique islamique, qui a coloré par étapes le pouvoir. En témoignent l’ancien premier ministre et président de la république Turgut Özal (décédé en 1993), l’ancien premier ministre Necmettin Erbakan (en 1996-97), l’actuel premier ministre Erdogan, mais aussi Bülent Arinc, président du parlement en 2002–07, l’ancien Ministre des affaires étrangères et actuel président de la république, élu en 2007, Abdullah Gül. Tous proviennent de la confrérie ou ont été fortement influencés par elle.

Le gouvernement turc vient d’ouvrir une « filiale Europe » pour sa DINAYET. Si les oulémas que la Turquie enverra à Bruxelles adhèrent aux enseignements de Fethullah Gülen, les Européens ont de quoi s’inquiéter.  Une source proche des milieux militaires turcs nous le confirme : au-delà de ce qu’il est convenu de nommer le « camp occidental », la Turquie s’éloigne consciemment un peu plus chaque jour du modèle de laïcité qu’elle prétendait afficher dans le monde musulman. « Ils se montrent sans masque désormais. Il y a un gouvernement islamiste et un président islamiste. Tout est désormais en place pour réislamiser à fond le pays ». Loin de vouloir adhérer aux droits de l’Homme et au modèle européen, le parti au pouvoir a simplement considéré le processus d’accession à l’U.E. comme « un moyen d’empêcher l’armée d’intervenir pour préserver le gouvernement laïque » C’est elle en effet qui sera le dernier obstacle à la consolidation du pouvoir islamiste en Turquie.

La Turquie peut cependant parler aujourd’hui beaucoup plus librement que la plupart des pays musulmans à commencer par les pays arabes. Il ne faut pas sous-estimer notre voisine. Son armée demeure la seconde de l’OTAN par ses effectifs. Elle représente la 15e économie mondiale et siège actuellement au Conseil de sécurité des Nations Unies. Elle joue donc dans la cour des grands et entend être respectée. A Davos le 30 janvier dernier, Recep Erdogan l’a rappelé à sa façon : excédé depuis plusieurs semaines par l’intervention israëlienne à Gaza qui l’avait surpris au moment même où il s’employait à relancer les négociations syro-israéliennes, il s’est fâché, a mouché Shimon Peres avant de claquer la porte. Au cours de la conférence de presse qui a suivi, il a déclaré que le Président israélien ne devait pas le traiter « en chef de tribu » et qu’il apprendrait encore comment on s’adresse au Premier Ministre de la Turquie. Sacré Erdogan !

Dominique FABRE, Minute 20 mai 2009.

08/06/2009

Loi électorale

Loi Electorale. — Il n'est pas bête ce projet de baser le nombre des députés sur le nombre des électeurs, au lieu que, jusqu'alors, il était basé sur la population totale. On pourra donc, en ne se faisant pas inscrire au registre du troupeau votant : d'abord échapper soi-même au dégoût d'être représenté par un sordide politicien ; ensuite, par cette abstention et le bon exemple, diminuer le nombre des députés. Excellent, ce projet qui permettra d'arriver à une sorte d'anarchisme pacifique, par la seule vertu de l'abstention. Voilà un bon terrain de propagande : semez l'abstention, peut-être récolterez-vous la liberté ? Rêve ! Sans doute, mais celui-là n'est pas mauvais.

R. de G. Epilogues 1, p. 183.

http://www.remydegourmont.org/de_rg/oeuvres/epilogues/not...

 

12:13 Publié dans Apocalypse | Lien permanent | Commentaires (0)

01/06/2009

Bourbaki

bourbaki2.jpg[Novembre 1897].

Bourbaki. — On croit avoir fait l'éloge d'un général par le mot : bravoure. Cela dirait beaucoup pour un soldat, pour un colonel ; cela n'est rien pour un commandant d'armée. La bravoure (mépris du danger) est le mérite des gens qui n'ont pas d'autre mérite ; la plupart des animaux sont braves parce qu'ils sont inintelligents ; les bêtes stupides ne reculent jamais ; les bêtes frottées à l'homme cèdent et fuient dès qu'elles sentent leur infériorité. L'homme moyen d'aujourd'hui, et même le plus humble, a trop de nervosité pour être naturellement brave ; alors, le sentiment surmonté, la bravoure lui sera un mérite. Mais le général en chef a un autre devoir : l'intelligence, — et, ici, précisée : le coup d'œil, la décision, l'autorité. Bourbaki, brave colonel, fut un général misérable, comme tous ses contemporains. Faut-il dire : puisqu'il fut battu ? Presque, car la seule utilité sociale d'un général est d'être vainqueur. Les Romains, durs et logiques, dégradaient le général vaincu ; les Hollandais pendirent un amiral qui s'était laissé battre. Bourbaki, d'ailleurs, essaya de se tuer. L'intention était bonne — quoiqu'il eût mieux fait de tuer ses adversaires. On a vraiment abusé du noble gloria victis, de cette parole suprême qu'on n'a peut-être pas eu le droit de prononcer plus de trois ou quatre fois depuis le commencement de l'histoire. Proférée à propos des défaites de 1870, elle signifie simplement : gloire à l'incapacité.

Qui fera l'anthologie des sottises proférées sur ce sujet, depuis plus de vingt-cinq ans ? A quelles niaiseries, à quelles pauvretés verrait-on alors toujours accolée l'idée de patrie ! Il est incompréhensible que ce mot ne puisse jamais s'avancer seul, dans sa nudité significative. Je lisais hier : « En dehors de l'église, l'armée est le seul endroit où l'on parle encore de ces choses démodées qu'on appelle le dévouement, le désintéressement, l'abnégation, l'esprit de subordination et de sacrifice, où l'on apprend à un misérable, qui n'a souvent ni feu ni lieu, qu'il doit se faire tuer pour ceux qui possèdent, dans une soumission sublime à l'entité idéale intangible, qu'il ne comprend pas et qui s'appelle : patrie. » Cynisme ? Non. L'auteur de ces lignes est un publiciste catholique, honorable, estimé, M. A. de Ganniers, et l'opinion qu'il expose est très répandue. La phrase est anthologique ; j'espère qu'elle sera recueillie par les journaux populaires.

R. de G., Epilogues 1, pp. 172-174.

http://www.remydegourmont.org/de_rg/oeuvres/epilogues/tex...

12:13 Publié dans Apocalypse | Lien permanent | Commentaires (0)