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19/06/2009

Nos amies, les belles fées gores

burqa_afg_s.jpgChronique hebdomadaire de Philippe Randa

Décidément, la France multiraciale, multiconfessionnelle, tolérante et antiraciste à ses heures, repentante le reste du temps, ne cesse de « poser problème » selon une moderne expression.

Dernier exemple en date, le port de la burqa : 58 députés de toutes tendances politiques soutiennent en effet la proposition du député communiste André Guérin de créer « une commission d’enquête sur la pratique du port de la burqa et du niqab », tandis que le ministre de l’Éducation nationale Xavier Darcos juge de son côté qu’il s’agit ni plus ni moins d’une forme d’« oppression ». La classe politique est d’ailleurs quasi unanime à s’élever brusquement contre la présence de ces Belphégors qui se multiplieraient dans nos rues.

Fort bien, mais à quel titre interdire la manifestation de cette si contestée et pourtant fort incontestable pratique religieuse ?

À celui de la condition féminine ? « Injure à la femme et à sa dignité », « prisons mobiles », « avilissement de la femme envers son mari », etc. veut-on nous persuader. Certains esprits grincheux pourraient faire remarquer que, dans le même temps, notre société laisse libre les dames de se dévêtir comme cela leur chante dans des magazines pas forcément spécialisés, au cinéma ou dans d’innombrables publicités… que des parents tolèrent que leurs fillettes se culottent de strings tout en se peinturlurant outrageusement le groin… ou que les épouses puissent (tout comme leurs maris d’ailleurs) se percer les naseaux, les mamelles, le nombril ou la salle des fêtes : toute mode et pratique aussi élégantes que fort dignes et surtout des plus libératoires pour nos amies les femmes, n’est-ce pas ?

À celui de la religion ? Impossible quand on autorise la circoncision, soit une incontestable mutilation physique, qui plus est généralement pratiquée sur des enfants ! À celui de la laïcité de notre société ? Gênant quand on bannit quasi-systématiquement des menus scolaires ou de la plupart des collectivités, la viande de porc et qu’on aménage des horaires particuliers dans les piscines municipales pour que ces dames puissent s’ébrouer loin des regards concupiscents…

À celui du trouble à l’ordre public ? Le passage de silhouettes « emburqanées » sur la voie publique est en tout cas moins bruyante que la première Gay Pride venue, pourtant si encensée par nos médias.

À celui de la lutte contre la soumission aux mâles ? Mais « si certaines femmes souffrent de ce voile qui les ensevelit de la tête au pied, “la majorité a volontairement adopté cette tenue” », tranche dans Le Figaro (18 juin 2009) Bernard Godard, spécialiste de l’islam.

À celui de la nécessaire éducation à apporter à des populations culturellement défavorisées ? Non plus, car « … beaucoup ont la nationalité française. Et l’on compte pas mal de converties dans leurs rangs », constate un ancien du Bureau des cultes au ministère de l’Intérieur.

Comble de contrariété laïque, le président américain Barack Obama a lui-même reconnu la semaine dernière au Caire qu’« on ne peut dissimuler l’hostilité envers une religion derrière le faux-semblant du libéralisme. »

Contrairement à leur célèbre ancêtre qui ne hantait les salles du Louvre que de nuit, nos Belphégors modernes ont le mauvais goût, elles, de sortir en plein jour.

Reconnaissons que c’est surtout cela qui gênent tous ceux qui ont prôné « plus, encore plus, toujours plus d’immigration » et ont transformé la France en une boîte de Pandore dont ils ont grand peine désormais à maintenir le couvercle fermé.

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