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17/06/2009

La statuette à Florent

Statuettemeso.jpgUne statuette mésopotamienne de 8 centimètres de hauteur, vieille de 5.000 ans, a été adjugée hier pour le montant record de 57,2 millions de dollars chez Sotheby's à New York, a annoncé un communiqué de la salle des ventes.

La "Lionne de Guennol", qui appartenait à un particulier, a été qualifiée de l'un des "chefs d'oeuvre majeurs de tous les temps", remontant à l'aube de la civilisation, par Richard Keresey et Florent Heintz, les deux experts chargés de la vente.

La vente s'est faite dans une salle comble. "Juste avant, un connaisseur nous avait dit qu'il considérait qu'il s'agissait de la sculpture la plus fine qui ait jamais existé, et que le marché (de l'art) le comprendrait", ont souligné les deux commissaires-priseurs.

Cinq acheteurs potentiels ont enchéri, trois par téléphone et deux dans la salle. Le gagnant a été identifié comme un Britannique souhaitant conserver l'anonymat.

 

La Venus de Florent

Venus.jpgLa mémoire fait aussi des miracles en archéologie. Florent Heintz, ancien étudiant à l'université Marc-Bloch de Strasbourg et à Harvard, aujourd'hui établi à New York, a réussi à recomposer une Vénus en retrouvant des morceaux vendus chez Sotheby's quatre ans plus tôt.

L'archéologue répare parfois les outrages du temps. C'est ce qui vient de se passer pour une statue romaine décapitée, représentant Vénus : elle a récupéré sa tête, dont on n'avait plus trace depuis au moins cinquante ans.

Ces retrouvailles sont dues à Florent Heintz, 39 ans, né à Strasbourg, expert en archéologie chez Sotheby's à New York.

Il s'est intéressé à cette oeuvre en marbre, sculptée autour de l'an 100, du temps de l'empereur Trajan.

Une intuition due à la mémoire visuelle confirmée par deux experts

Le corps sans tête était proposé, en juin dernier, à une vente aux enchères de Sotheby's. En préparant cette vente à New York, Florent Heintz, qui étudia à l'université Marc-Bloch de Strasbourg et à Harvard, a, par un bel effet de mémoire visuelle, associé la statue décapitée à une tête de femme en marbre vue quatre ans auparavant, lors d'une précédente vente.

Cette intuition a été confirmée par d'autres experts : les deux pièces dépareillées ne faisaient qu'une seule et même statue, haute d'environ 145 cm (mais ayant perdu le bras droit).

Il a fallu réunir les éléments séparés, la tête ayant été vendue il y a quatre ans

Restait à réunir les éléments séparés car la désormais fameuse tête de Vénus était depuis 2002 propriété d'un autre amateur d'art américain. Contacté en vue d'une transaction, ce dernier a accepté de se séparer de son bien.

Vénus a ainsi pu être reconstituée telle qu'elle figurait sur un document de 1836, quand elle appartenait à un collectionneur parisien.

Elle fait désormais partie des collections du musée Carlos de l'université Emory, à Atlanta (Georgie), qui possède de nombreuses pièces antiques de qualité.

 

04/11/2008

Barbey par Gourmont

Notre ami Christian Buat, maître entoileur, vient de faire paraître un ouvrage sur Barbey vu par Gourmont, le Connétable, le Régent et son Ombre, aux éditions du Frisson esthétique. Il a aujourd'hui les honneurs de la presse et, comme vous le voyez sur cette jolie photo, il a lui-même quelque chose du Connétable des lettres, mais en plus hippie, si je puis dire.
Buat.jpg

29/07/2008

Le beau Déon

1. 

Le roi Louis est sur son pont,*
Tenant sa fille en son giron;
Elle se voudrait bien marier
Au beau Déon, franc chevalier.

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2.
" Ma fille, n'aimez jamais Déon,
Car c'est un chevalier félon;
C'est le plus pauvre chevalier
Qui n'a pas vaillant six deniers.

3.
— J'aime Déon, je l'aimerais,
J'aime Déon pour sa beauté.
Plus que ma mère et mes parents,
Et vous, mon père, qui m'aimez tant.

4.
— Ma fille, il faut changer d'amour,
Ou vous entrerez dans la tour.
— J'aime mieux rester dans la tour,
Mon père, que de changer d'amour.

5.
— Et vite, où sont mes estafiers,
Mes geôliers, mes guichetiers,
Qu'on mette ma fille en la tour :
Elle n'y verra jamais le jour. "

6.
Elle y fut bien sept ans passés
Sans que personne la put trouver.
Au bout de la septième année,
Son père vint la visiter :

7.
" Bonjour, ma fille, comment vous va ?
— Hélas, mon père, il va bien mal :
J'ai un côté mangé des vers,
Et les deux pieds pourris ès fers.

8.
Mon père, avez-vous de l'argent,
Cinq à six sous tant seulement ?
C'est pour donner au geôlier,
Qu'il me desserre un peu les pieds.

9.
— Oui-da, ma fille, nous en avons,
Et des mille et des millions:
Nous en avons à vous donner,
Si vos amours voulez changer.

10.
— Avant que changer mes amours,
J'aime mieux mourir dans la tour.
— Eh bien ma fille, vous y mourrez,
De guérison point vous n'aurez. "

11.
Le beau Déon, passant par là,
Un mot de lettre lui jeta:
Il y avait dessus écrit :
" Belle, ne le mettez en oubli;

12.
Faites-vous morte ensevelir,
Que l'on vous porte à Saint-Denis;
En terre, laissez-vous porter,
Point enterrer ne vous lairrai. "

13.
La belle n'y a pas manqué,
Dans le moment a trépassé;
Elle s'est laissée ensevelir,
On l'a portée à Saint-Denis.

14.
Le roi va derrière en pleurant,
Les prêtres vont devant en chantant :
Quatres-vingts prêtres, trente abbés,
Autant d'évêques couronnés.

15.
Le beau Déon passant par là :
" Arrêtez, prêtres, halte-là !
C'est m'amie que vous emportez,
Ah ! laissez-moi la regarder ! "

16.
Il tira son couteau d'or fin
Et décousit le drap de lin :
En l'embrassant, fit un soupir,
La belle lui fit un souris :

17.
" Ah ! voyez quelle trahison
De ma fille et du beau Déon !
Il les faut pourtant marier,
Et qu'il n'en soit jamais parlé.

18.
Sonnez, trompettes et violons,
Ma fille aura le beau Déon.
Fillette qu'a envie d'aimer,
Père ne l'en peut empêcher ! "

19.
Quatre ou cinq de ces jeunes abbés
Se mirent à dire, tout haut riant :
" Nous sommes venus pour l'enterrer,
Et nous allons la marier ! "