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22/07/2017

Revue de Presse

Par Pierre Bérard

 

« Vous n’aurez pas ma haine ! ». Telle est la phrase rituelle et à tiroirs des victimes d’attentats que la presse s'efforce de privilégier modelant ainsi un type de commémoration 
destiné à brider une colère légitime. Excellente analyse de Laurence Maugest :
 
L’école aux prises avec le communautarisme musulman par André Murawski, conseiller régional Hauts-de-France :
 
Chronique du livre « Tarek, une chance pour la France ? » de Jean-François Chemain par Camille Galic :
 
Le burkini ne serait pas une affaire de simple police des vêtements mais un défi civilisationnel. Article d’Aurélien Marq  :
 
Recension par la courageuse démographe Michèle Tribalat du livre de Douglas Murray « The strange death of Europe : immigration, identity and islam ». c’est une analyse 
du déni des élites européenne face à l’immigration et à ses conséquences :
 
Face aux fondamentalismes, la réponse polythéiste. Le nouveau numéro d’Éléments parait le samedi 22 juillet (couverture et sommaire complet, première référence). 
Après un copieux numéro de Krisis consacré au paganisme (seconde référence)  :
 
Accompagnant la parution du dernier numéro d’Éléments (voir ci-dessus), Tv Libertés publie le deuxième épisode de l’émission « Le plus d’Éléments ». Animée par Olivier 
François, elle met en scène David L’Épée, Ludovic Maubreuil, Christophe A Maxime, Thomas Hennetier et Slobodan Despot dans un remarquable esprit de non conformisme 
tout azimut :
 
Elisabeth Lévy présente le dernier numéro de causeur aux lecteurs du Figaro. Style enjoué sur des sujets austères  :
 
Réflexion judicieuse d'Alain de Benoist sur la morale et le politique :
 
Dans sa dernière émission « Les idées à l’endroit » Alain de Benoist évoque la grande personnalité de Carl Schmitt en compagnie des universitaires Aristide Leucate et 
Alexandre Franco de Sa.
 
Chronique du livre d’Alain de Benoist « Ce que penser veut dire » une anthologie bio-bibliographique des penseurs européens de Jean-Jacques Rousseau à Jean-claude 
Michéa signée de Michel Geoffroy :
 
Tournant majeur dans la généalogie de l’homo sapiens qui laisserait deviner la fin de la théorie « Out of Africa » :
 
Éditorial de Philippe Conrad pour le hors série de la Nouvelle Revue d’Histoire consacré aux guerres de religion passées et présentes :
 
Dans l’émission « Passé présent » sur TV Libertés Philippe Conrad et André Posokhow font le point à propos de la défaite de 1940 et de ses suites :
 
Réformes Macron : 3 milliards d’impôts en moins pour les rentiers de la richesse qui ne représentent que 0,1% de la population. Article d’Emmanuel Lévy dans « Marianne » :
 
Avec Macron le programme est clair : poursuite du sans-frontiérisme commercial, migratoire et moral par Jean-Yves Le Gallou qui passe en revue les hauts fonctionnaires 
qui dirigeront, de fait, la politique du nouveau gouvernement. Éloquent :
 
L’élection Emmanuel Macron grâce au double appui de la haute fonction publique d’État et de l’oligarchie financière a été permise par la désaffection massive de l’électorat nous dit  
l'avocat Régis de Castelnau. Cette légitimité problématique expliquerait selon lui la grande désinvolture dont Macron, un godelureau dépourvu d’expérience, ferait preuve vis à vis de 
l’appareil d’État, et de citer à titre d’exemple son attitude vis à vis des armées et des organes judiciaires.
 
Le théologien Paul Thibaud réfléchissant sur le discours devant l'ex Vel d’hiv d’Emmanuel Macron, analyse plutôt finement l’amnésie sur la Shoah qui a précédé Jacques Chirac et 
l’hypermnésie qui lui a succédé. Il en tire une conclusion qui va à rebours des convictions exposées par l’actuel président de la République : 
 
Le vote confessionnel lors des élections de 2017 en France. Une analyse de Philippe Velilla pour le MAUSS :
 
Comment les États du Golfe ont financé l’opération Timber Sycamore organisée par le général David Petraeus. Article fort bien documenté de Thierry Meyssan sur la plus importante 
affaire de trafic d’armes des récentes décennies afin d’alimenter les groupes djihadistes en Irak et en Syrie. On comprendra aisément que Macron comme Hollande éprouvent de 
sérieuses difficultés à désigner l'ennemi :
 
Le général Dominique Delawarde est l’ancien chef du bureau « Situation-Renseignement-Guerre Électronique » de l’État-major interarmées de planification opérationnelle. Il étudie 
ici (en février 2017) les relations entre les États-Unis, la Russie et Israël et tire des conclusions sur l’élection d’Emmanuel Macron, non encore advenue à cette date.
 
Michel Drac chronique « Les blancs, les juifs et nous » d’Houria Bouteldja, porte-parole des indigènes de la République et en tire des conclusions peu amènes pour son auteur :
 
Emmanuel Leroy qui a fondé une association venant en aide aux enfants du Donbass s’entretient avec Tv Libertés :
 
Lucien Cerise reçu à Radio Sputnik pour son livre « Retour sur Maïdan, la guerre hybride de l’OTAN » (éditions Le retour aux sources) :
 
Chronique de l’ouvrage collectif paru sous la direction de Christian Harbulot : « Le nationalisme économique américain ».
 
Dans « La voie de l’épée », blog du colonel Michel Goya, celui-ci examine la décroissance continue des dotations de nos forces armées en moyens capacitaires et budgétaires depuis 
la fin des années 80 (première référence). Dans un article du Parisien où est cité le général Vincent Desportes, celui-ci confirme : « Un char sur deux est capable de rouler, un avion sur 
deux peut décoller, un bateau sur deux sortir en mer ! » (seconde référence) :
 
S’aidant des concepts du droit romain, Jacques Sapir voit dans la démission du chef d’État-major des armées Pierre de Villiers un grave précédant susceptible de mettre en 
cause la légitimité même du président de la République :
 
Réduite à une impuissance désastreuse au Proche-Orient notre diplomatie animée par des réseaux néo-conservateurs à l’américaine regarde passer les trains. Afin de mettre un 
terme à cette situation, Richard Labévière plaide pour une réouverture de notre ambassade à Damas :
 
Anecdote significative. On apprend que Jupiter au moment même où il se débarrasse d’Arès (son fils dans la mythologie...) visionne en compagnie de quelques happy few (BHL, 
Christine Angot et Fred Vargas) un médiocre documentaire sur la bataille de Mossoul, assurant surtout la promotion de son réalisateur. N’y a-t-il pas meilleur outil pour s’initier 
à la stratégie ?  :
 
À ce propos rappelons que Le Monde Diplomatique vient de mettre tous ses articles concernant Bernard-Henri Lévy en accès libre afin de dénoncer une imposture qui ne tient que 
par le réseau mafieux qu’il contrôle. Le « philosophe » en a pris ombrage dans les colonnes du Point par une tribune au vitriol où il fustige pêle-mêle comme à son habitude le fascisme, 
l’anti-sionisme, le conspirationnisme, les rouges-bruns et les fake news. Bref, rien de très neuf dans l'arsenal faisandé qu’il nous sert depuis des décennies : 

Identité & laïcité

petit_nicolas_sport.jpgL’identité de la France comme réponse au communautarisme dans le système éducatif

Par André Murawski, conseiller régional Hauts-de-France ♦ Dans une circulaire du 30 juin 2016, le directeur du Service interacadémique des examens et concours (SIEC) des académies de Créteil, Paris et Versailles constatait la coïncidence entre le premier jour de l’oral de rattrapage du baccalauréat et la fête musulmane de l’Aïd el Fitr qui figure dans le calendrier des fêtes légales arrêté par le ministère de l’Education nationale.

Appliquant la réglementation en vigueur, la circulaire posait que les candidats convoqués le 6 juillet et qui invoqueraient la fête de l’Aïd el Fitr devraient être reconvoqués le lendemain. Les enseignants invoquant la même fête devaient être remplacés.

Cette situation donna naissance à une polémique dans la mesure où certains interprétèrent le texte comme une atteinte au principe de laïcité en ce qu’il invitait l’administration à interroger les élèves sur leur pratique religieuse. Les principaux syndicats de chefs d’établissement firent savoir qu’ils n’appliqueraient pas la circulaire controversée.

L’arbre de l’indignation, feinte ou réelle, cachait mal cependant la forêt de difficultés auxquelles l’école est aujourd’hui confrontée, et qui relèvent de pratiques communautaristes.

Polémia, 14 juillet 2017

 

La nécessaire adaptation du système éducatif

La IIIe République a posé les principes sur lesquels elle entendait bâtir le système éducatif : Liberté, laïcité, neutralité, gratuité et obligation scolaire. Le principe d’obligation scolaire a été conçu dans le contexte d’une France majoritairement rurale, où le catholicisme restait la principale religion et où la pérennité de la forme républicaine du gouvernement n’était pas acquise. La situation actuelle est fort différente. La France est désormais urbaine et péri-urbaine, le catholicisme a décliné au profit de l’irréligion et les immigrations originaires d’espaces civilisationnels autres qu’européens ont entraîné l’apparition de religions nouvelles. L’islam est la deuxième religion pratiquée en France. Quant à la forme républicaine du gouvernement, nul ne la conteste plus sérieusement en ce début du XXIe siècle.

Les « aménagements » liés à la pratique de religions nouvelles, mais aussi à des revendications parfois très fortes de nature communautaire amènent à s’interroger sur la pertinence des solutions apportées par le droit issu des lois de Jules Ferry. Sachant que le fond du problème reste toujours de nature identique : voulons-nous d’une France multiculturelle et, donc, forcément, communautarisée ? ou préférons-nous que l’identité de la France se manifeste par un fort sentiment de cohésion nationale ?

Les fondements républicains et patriotes de l’école…

Qu’est-ce que l’obligation scolaire ? C’est un principe qui a été imposé par la loi du 28 mars 1882 « sur l’enseignement primaire obligatoire ». L’article 1er de la loi définissait l’enseignement primaire qui comprenait, dans l’ordre : L’instruction morale et civique, la lecture et l’écriture, la langue et la littérature françaises, la géographie, l’histoire, quelques notions usuelles de droit et d’économie politique, les sciences naturelles, physiques et mathématiques, les éléments du dessin, du modelage et de la musique, la gymnastique et, pour les garçons, les exercices militaires. L’esprit national est évident. Il fallait former des Français républicains, et des Français patriotes.

L’article 4 précisait l’étendue de l’obligation scolaire : « L’instruction primaire est obligatoire pour les enfants des deux sexes âgés de six ans révolus à treize ans révolus. » L’obligation fut portée à quatorze ans en 1936, puis à seize ans en 1959. A l’origine, l’obligation scolaire ne concernait que les enfants de nationalité française car « la loi du 28 mars 1882 n’est ni une loi de police, ni une loi de sûreté et, comme elle atteint plus ou moins la puissance paternelle, elle ne saurait être imposée à des étrangers dont nos lois respectent l’état et la capacité ». Toutefois, l’obligation fut étendue en 1936 aux enfants des deux sexes, français et étrangers, sous l’impulsion de Jean Zay.

L’article 2 de la loi réglait la question des convictions religieuses des familles en dégageant une journée par semaine : « Les écoles primaires publiques vaqueront un jour par semaine, en outre du dimanche, afin de permettre aux parents de faire donner, s’ils le désirent, à leurs enfants, l’instruction religieuse, en dehors des édifices scolaires. » Sans distinguer entre les confessions, la loi permettait donc que les enfants reçoivent une instruction religieuse, dans le cadre d’une stricte séparation avec l’école publique.

Le corollaire de l’obligation scolaire était bien évidemment l’assiduité. La loi de 1882 était coercitive. Lorsqu’un élève était absent sans justification admise quatre fois dans le mois, le responsable légal était invité à comparaître dans la salle des actes de la mairie devant la commission municipale scolaire qui lui rappelait le texte de la loi et lui expliquait son devoir. En cas de récidive dans les douze mois, les nom, prénom et qualités de la personne responsable, avec indication des faits relevés contre elle, étaient inscrits pendant une période de quinze jours ou un mois à la porte de la mairie. En cas de nouvelle récidive, la commission ou l’inspecteur primaire devait adresser une plainte au juge de paix qui constatait la contravention et qui pouvait prononcer une peine de police.

La solennité et la sévérité de la loi permirent un fonctionnement convenable du système éducatif aussi longtemps que la société française demeura globalement équitablement répartie sur le territoire national, dominée par la religion catholique et confrontée à une immigration régulière. Mais l’exode rural, l’apparition de nouvelles religions liées à l’immigration et la présence de plus en plus constante d’étrangers en situation irrégulière ont bouleversé la situation. Ainsi, même si la loi Haby a réaffirmé, en 1975, le droit de tout enfant à l’éducation ; même si la loi d’Orientation, en 1989, a confirmé l’obligation d’assiduité ; même si une circulaire du 12 décembre 1989 a précisé les règles de suspension des allocations familiales, il faut bien admettre que les enfants des immigrés clandestins ne satisfont que rarement à l’obligation scolaire, et surtout que la présence à l’école d’importants contingents originaires d’autres espaces civilisationnels, dont les références culturelles, religieuses ou simplement traditionnelles sont différentes de celles qui font l’identité française, doivent amener à s’interroger sur ce que l’on attend du système éducatif dans son ensemble.

…sont confrontés à des contestations communautaristes…

Concernant l’obligation et l’assiduité scolaire, ce sont plus souvent des motifs liés à la pratique d’une confession religieuse qui sont invoqués pour justifier des autorisations d’absence, voire des absences constatées sans demande d’autorisation préalable. Le principe est que les élèves peuvent bénéficier d’autorisations d’absence nécessaire à l’exercice d’un culte reconnu par la République sous réserve que ces absences soient compatibles avec l’accomplissement des tâches inhérentes à leurs études et à l’ordre public dans les établissements d’enseignement. Les pouvoirs publics reconnaissent les fêtes catholiques et protestantes, ainsi que les fêtes orthodoxes, arméniennes, musulmanes, juives et bouddhistes. Le premier problème qui se pose concerne les écoles « ethniques » liées à une politique d’immigration inconséquente qui a abouti à la constitution d’espaces, souvent urbains, de regroupement de populations issues d’une ou plusieurs immigrations. Les enseignants peuvent alors se trouver en « chômage technique » faute d’élèves, tous absents à l’occasion d’une fête religieuse.

Un autre problème se pose lorsqu’une prescription religieuse impose des obligations contraignantes qui s’inscrivent dans la durée. Le ramadan en est un exemple typique, où l’observance du jeûne, parfois draconien sous l’influence des surenchères de diverses organisations religieuses, doit être poursuivie pendant tout un mois lunaire, soit 28 jours. L’institution scolaire est alors confrontée aux récriminations d’élèves qui se plaignent d’une fatigue, réelle ou feinte, pour se soustraire à tout ou partie des tâches inhérentes à leurs études. Les fêtes marquant la fin du carême sont aussi l’objet d’un absentéisme de plus en plus massif de la part des élèves, pouvant pour certains se prolonger plusieurs jours en dehors de toute autorisation. L’absence de prise en compte du ramadan dans le calendrier scolaire est aussi prétexte de la part de certaines organisations à contestation du calendrier ou les fêtes scolaires. La pratique religieuse tend alors à devenir une manifestation identitaire, allant de la scansion sacrée du temps à la remise en cause des programmes scolaires.

Cette remise en cause se manifeste dans pratiquement toutes les disciplines. La plus courante consiste dans le refus de porter les tenues sportives réglementaires, et tout particulièrement de participer à la pratique de la natation. En mathématiques, on a observé le refus d’utiliser tout symbole ou de tracer toute figure ressemblant de près ou de loin à une croix. En français et en philosophie, les œuvres s’inscrivant dans la période des Lumières, et spécialement Voltaire et Rousseau, sont contestées. Mais aussi Molière pour le Tartuffe, Chrétien de Troyes pour la promotion de la religion chrétienne ou encore Flaubert pour Madame Bovary qui promeut la liberté de la femme. L’histoire est également contestée parce qu’elle exprimerait une vision « judéo-chrétienne », mais elle peut aussi l’être lorsqu’elle aborde l’existence de religions préislamiques en Egypte ou l’origine sumérienne de l’écriture. En éducation civique, le principe de laïcité peut être mis en cause parce que cette dernière est considérée comme étant antireligieuse. Les sciences de la vie et de la terre sont, elles aussi, contestées sur le programme d’éducation sexuelle, mais aussi au nom du créationnisme opposé à l’évolutionnisme. Concernant les disciplines artistiques, on note des refus de dessiner un visage, de jouer de la flûte ou de pratiquer le chant choral. Enfin, les sorties scolaires peuvent également faire l’objet de contestation : Sur leur organisation pour ce qui est de la mixité de l’encadrement ou la conformité de la nourriture aux interdits religieux ; sur le fond lorsque le programme comporte la visite et l’étude d’édifices architecturaux du patrimoine tels que les cathédrales, les églises ou les monastères.

…que réfuterait un recours au roman national

Le constat que la France est « plurielle » religieusement et culturellement pose à notre société le défi d’un système éducatif qui peine désormais à remplir la mission que la Nation lui a assignée. La loi sur la refondation de l’école du 8 juillet 2013 a fixé comme mission première à tous les niveaux de scolarité de transmettre les valeurs de la République, de redéfinir les programmes, de développer le numérique éducatif et de reconstruire la formation des enseignants. La lutte contre le décrochage, l’éducation prioritaire, l’amélioration des rythmes scolaires sont aussi des objectifs affirmés au service de la réduction des inégalités. Enfin est soulignée l’importance de rapprocher l’éducation et l’économie pour favoriser l’emploi des jeunes. Ces objectifs ambitieux peuvent-ils être atteints dans le cadre d’une France multiculturelle et communautariste où certaines valeurs de la République, où des pans entiers de la littérature, de l’histoire, de la science, ou le genre de vie même sont contestés ?

L’identité de la France repose sur son patrimoine, son histoire, sa littérature, son folklore, ses traditions ancestrales, son genre de vie et sa cohésion nationale. L’identité de la France plonge ses racines dans le passé et se projette dans l’avenir. Ce qui fait l’identité de la France ne peut pas être contesté.

André Murawski
11/07/2017