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24/01/2006

Généalogie

20/01/2006

La rhétorique judiciaire dans l'Antigone de Sophocle

ANTIGONE :
Sang commun, sang fraternel, Ismène,
Sais-tu bien qu’il n’est rien dans l’héritage désastreux d’Œdipe
Que Zeus n’accomplisse pas, encore dans nos deux vies ?
Oui, rien qui ne soit douleur, rien qui soit en dehors de la malédiction.
Pas de honte, aucune humiliation, pas une,
Que je n’aie vu entrer dans ton malheur et dans le mien.
Maintenant encore, qu’est-ce que cette proclamation que le Général
Aurait faite devant tout le peuple assemblé de la ville ?
As-tu un indice ? Une information? Ne vois-tu pas
Que le triste sort de l’ennemi avance vers ce qui nous est cher ?

La rhétorique judiciaire dans l'Antigone de Sophocle

13/01/2006

Callicles

Il y a un dialogue de Platon qui s’appelle Gorgias, et que chacun peut lire. On y trouvera l’essentiel de ce qu’il y a dans Nietzsche, et la réplique du bon sens aussi, telle qu’on pourrait la faire maintenant, si l’on voulait réchauffer ceux que Nietzsche a gelés. Ces gens-là pensaient comme nous et parlaient mieux.

Donc on y voit un Calliclès qui se moque de la justice et qui chante une espèce d’hymne à la force. Car, dit-il, ce sont les poltrons qui ont inventé la justice, afin d’avoir la paix ; et ce sont les niais qui adorent cette peur à figure de justice. En réalité, aucune justice ne nous oblige à rien. Il n’y a que lâcheté et faiblesse qui nous obligent : c’est pourquoi celui qui a courage et force a droit aussi par cela seul. Que de Calliclès aujourd’hui nous chantent la même chanson ! – et que l’ouvrier n’a aucun droit tant qu’il n’a pas la force ; et que le patron et ses alliés ont tous les droits tant qu’ils ont une force indiscutable ; et qu’un état social n’est ainsi ni meilleur ni pire qu’un autre, mais toujours avantageux aux plus forts, qui, pour cela, l’appelle juste, et toujours dur pour les faibles, qui, à cause de cela, l’appellent injuste. Ainsi parlait Calliclès ; je change à peine quelques mots.

Quand il eut terminé ce foudroyant discours, tous firent comme vous feriez maintenant, si de semblables entretiens revenaient à la mode. Tous portèrent les yeux sur Socrate, parce que l’on soupçonnait assez qu’il se faisait une toute autre idée de la justice ; et aussi, sans doute, parce qu’on l’avait vu faire « non » de la tête à certains endroits. Lui se tut un bon moment, et trouva ceci à dire : « Tu oublies une chose, mon cher, c’est que la géométrie a une grande puissance chez les dieux et chez les hommes. » Et là-dessus je dirai, comme les joueurs d’échecs : « Bravo ! c’est le coup juste. »

Toute la question est là. Dès que l’on a éveillé sa raison, par la géométrie et autre chose du même genre, on ne peut plus vivre ni penser comme si on ne l’avait pas éveillée. On doit des égards à sa raison, tout comme à son ventre. Et ce n’est pas parce que le ventre exige le pain du voisin, le mange, et dort content, que la raison doit être satisfaite. Même, chose remarquable, quand le ventre a mangé, la Raison ne s’endort point pour cela ; tout au contraire, la voilà plus lucide que jamais, pendant que les désirs dorment les uns sur les autres comme une meute fatiguée. La voilà qui s’applique à comprendre ce que c’est qu’un homme et une société d’hommes, des échanges justes ou injustes, et ainsi de suite ; et aussi ce que sagesse et paix avec soi-même, et si cela peut être autre chose qu’une certaine modération des désirs par la raison gouvernante. à la suite de quoi elle se représente volontiers des échanges convenables et des désirs équilibrés, un idéal enfin, qui n’est autre que le droit et le juste. Par où il est inévitable que la raison des riches vienne à pousser dans le même sens que le désir des pauvres. C’est là le plus grand fait humain peut-être. Quant à ceux qui répliquent là-dessus que la raison vient de l’expérience, comme le reste, et de l’intérêt, comme le reste, ils ne font toujours pas que la raison agisse comme le ventre agit. Car l’œil n’est pas le bras, quoiqu’ils soient tous deux fils de la terre.

19 janvier 1935 

                               Alain, Propos, t.I, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1956.

22:56 Publié dans Justice | Lien permanent | Commentaires (0)

11/01/2006

Politique et modernité chez Weber et Habermas

Yves Sintomer, La démocratie impossible. Politique et modernité chez Weber et Habermas, La découverte, 1999

Dans les sociétés modernes, rationalité et démocratie seraient-elles incompatibles ? C'est ce que soutient Max Weber, le fondateur de la sociologie allemande. Pour lui, le peuple ne peut que subir la domination des élites. Tout au plus les citoyens peuvent-ils élire des individus d'exception qui seront des chefs véritables. L'approche élitiste de Weber constitue ainsi un formidable défi pour ceux qui sont attachés à la perspective démocratique. Dans ce livre ambitieux, Yves Sintomer entend montrer que la théo¬ rie de Jürgen Habermas peut constituer un point d'appui pour répondre à ce défi : les citoyens des sociétés modernes sont capables de produi re un ordre démocratique stable à travers leurs discussions sur l'espace public. Habermas s'efforce de redonner toute sa place à l'idée d'une solidarité et d'une démocratie venues d'en bas, que l'argent ou le pou¬ voir bureaucratique ne sauraient remplacer sans provoquer une crise du lien social. Sa notion d'Etat de droit démocratique et social dépasse libéralisme et républicanisme et démontre que droits de l'homme et souveraineté populaire s'impliquent mutuellement. En mettant l'accent sur les procédures qui structurent la discussion publique, Habermas fait de la démocratie un idéal, partiellement incarné aujourd'hui, qui consti¬ tue la ligne d'horizon de la modernité. Habermas apporte-t-il une réponse convaincante au défi wébérien ? Son approche est-elle suffisamment réaliste, en particulier face à la question des inégalités sociales, politiques et culturelles ? A la lumière d'une analyse critique de suivre des deux théoriciens, Yves Sintomer s'efforce d'éclairer les controverses actuelles sur la crise de l'Etat social et de l'Etat-nation,le multiculturalisme, la parité, le droit à l'avortement et la désobéissance civile.

22:07 Publié dans Max Weber | Lien permanent | Commentaires (0)

Leo Strauss et la crise de la rationalité contemporaine

Corine Pelluchon , Leo Strauss une autre raison, d'autres lumières : Essai sur la crise de la rationalité contemporaine, Vrin 2005.

 

S'interroger sur l'héritage des Lumières modernes, c'est prendre la mesure de la crise de la rationalité contemporaine. Le communisme, le nazisme et les dérives de la démocratie ont déclenché la remise en cause d'un projet de civilisation lié à un idéal de maîtrise de l'homme et de la nature qui conduit à une nouvelle forme de tyrannie. Strauss pense que la crise de notre temps vient du fait que la question de la fin de l'homme a été exclue de la politique. Il procède à un examen de la modernité sur la base d'une reconstruction des Lumières qui montre où se situe la rupture entre les Anciens et les Modernes. Cet angle d'attaque explique son intérêt pour Jacobi et sa focalisation sur Spinoza et Hobbes dont les Lumières radicales reposent sur une définition de la raison et de l'homme qui est contestable. Elle souligne ce que les Modernes ont perdu dans leur combat contre la tradition. Mais la notion de Loi comme totalité religieuse, sociale et politique qui est commune aux philosophes grecs et aux auteurs juifs et arabes du Moyen Age complique la querelle entre Anciens et Modernes : pour Strauss, les Modernes sont chrétiens. Il s'agit donc de réactualiser le rationalisme classique et de penser la tension entre Jérusalem et Athènes qui est liée aux véritables Lumières. Celles-ci constituent une contribution positive à la philosophie politique, dont la propédeutique est la décomposition de la conscience religieuse et politique moderne. En analysant les présupposés qui nous empêchent d'échapper à la dialectique destructrice de la modernité, serons-nous enfin éclairés ? Quel est donc le testament de ce philosophe qui croise, sur le chemin du retour à la tradition, Rosenzweig et Scholem, débat avec Schmitt et Kojève, ne suit ni Kant ni Hegel, mais souhaite dépasser le nihilisme en restant fidèle à Maïmonide ?

 

 

Les maux du libéralisme

Nicolas Weill, LE MONDE DES LIVRES | 08.09.05

A propos de l’ouvrage de Corine Pelluchon

Comment s'attaquer à l'individualisme démocratique sans sombrer dans le nihilisme ni le fondamentalisme, et en évitant les pièges d'une pensée régressive, nostalgique d'un ordre révolu ? L'étude minutieuse que Corine Pelluchon propose de la philosophie de Leo Strauss (1899-1973) dévoile quelques-uns des chemins étroits de la critique constructive.

Ce philosophe juif allemand, émigré depuis 1937 aux Etats-Unis, ne constitue pourtant pas un cas facile. Revendiqué par une partie des "faucons" de l'actuelle administration américaine comme père spirituel, Strauss est aussi attaqué par les adversaires des néoconservateurs, pour son "élitisme" forcené et son éloge supposé du "noble mensonge" (au peuple), considérés comme autant de preuves d'un penchant secret pour la "tyrannie".

L'originalité de cet essai consiste à montrer que ces deux lectures résultent d'un contresens sur la notion de "Lumières" chez Strauss. Parce que ce dernier situe au XVIIe siècle la source du relativisme moderne, il serait à ranger dans le camp des rétrogrades, voire des réactionnaires, hostiles au libéralisme contemporain que les auteurs de ce temps auraient préfiguré.

Or rien n'est plus inexact que ce tableau, montre de façon convaincante Corine Pelluchon. Si Strauss est assurément un conservateur, il se présente avant tout comme un pédagogue qui excelle à diagnostiquer les maux du libéralisme mais sans sortir de ses limites et sans jamais indiquer d'alternative. Ce qui reste de lui, ce serait donc une inquiétude pour la liberté et non sa remise en cause.

Strauss reproche en effet aux Lumières modernes d'avoir dissocié la religion de la politique, et, par contrecoup, d'avoir fait de la foi une simple affaire de morale individuelle. Ce geste qui définit selon lui les "Lumières" dites "radicales" parce qu'elles évacuent, avec la dimension théologique, de la politique la question du bien-vivre dans la cité. Sans bien commun, le prosaïsme triomphe. Quand la nostalgie de l'héroïsme s'allie comme en Allemagne à une tradition fortement imprégnée de militarisme, cela donne le nazisme, que Strauss a dû fuir.

Cette modernité qui pour nous va de soi doit donc être restituée pour ce qu'elle est : l'objet d'un choix opéré à partir de Hobbes et de Spinoza, confondant la justice avec les droits d'un individu, épuisé dans son autonomie.

LA RÉVÉLATION ET LA RAISON

Le second pas nous entraîne à la découverte d'"autres Lumières", en l'occurrence le rationalisme médiéval incarné par les philosophes arabes comme le platonisant arabe Al-Farabi ou le juif aristotélicien Maimonide. Leurs oeuvres, en maintenant intacte la tension entre la révélation et la raison, font signe dans une autre direction.

Cet essai prouve en tout cas qu'il existe désormais une école straussienne européenne qui se montre plus attentive qu'on ne l'est aux Etats-Unis aux sources allemandes et juives de Strauss. Reprendre la querelle des Anciens et des Modernes, tel serait donc le remède aux maux de la modernité ? La rouvrir, en tout cas pour Strauss, signifie peut-être s'abstenir de la trancher.

10/01/2006

L'éthique appliquée

Peter Singer
"L'éthique appliquée"
Conférence donnée par P. Singer à Paris le 29 mai 1991 à l'invitation de Mme M. Canto-Sperber

"L'éthique appliquée"

Je m'excuse de ne pas connaître assez bien le français pour me permettre de parler de philosophie en cette langue.

Je veux simplement décrire en termes généraux la façon dont je vois l'éthique appliquée comme une branche de la philosophie morale, comme une branche importante pour de nombreuses raisons, à cause du genre de questions auxquelles elle peut apporter son aide. Mais tout d'abord je voudrais dire quelque chose sur la manière dont je vois la philosophie morale.

La suite >>>>>>>>>>

 

 

Questions d'éthique pratique

Peter Singer, Questions d'éthique pratique,éd. Bayard, 1997.

 L'égalité est-elle un principe intangible ? Faut-il respecter la vie à tout prix ? Pourquoi faut-il se préoccuper de l'environnement ? Quelles doivent être nos responsabilités vis-à-vis des plus pauvres ? Que penser de l'avortement et de l'euthanasie ? Quelle attitude devons-nous adopter à l'égard des animaux ? La fin justifie-t-elle les moyens ? Bref, quels peuvent être les fondements d'une véritable " éthique pratique " ? Peter Singer aborde les dilemmes moraux, petits ou grands, de cette fin de siècle et propose une méthode pragmatique et rationnelle pour faire face aux situations concrètes. Aussi original que clair, aussi percutant que subtil, Questions d'éthique pratique a été traduit dans le monde entier et a suscité de vives polémiques avant de devenir un classique de la philosophie morale.

Né à Melbourne, en Australie, Peter Singer a étudié à l'Université de Melbourne puis à Oxford, en Angleterre. En 1977, il est nommé à la chaire de philosophie de l'université Monash dont il deviendra le premier directeur du Centre for Human Bioethics. Il est aussi le président-fondateur de l'International Association of Bioethics, et éditeur de la revue Bioethics avec Helga Kuhse. En 1999, sa nomination comme professeur de bioéthique du University Center for Human Values du Princeton University suscite une controverse qui obligera l'Université Princetown à se justifier par la voix de son président, Harold T. Shapiro.

09/01/2006

Les théories de la justice: éléments du débat contemporain

Par Jérôme Savary.

http://constitutiolibertatis.hautetfort.com/files/savary....

Verdross et la théorie du droit

verdross.pdf

10:53 Publié dans Verdross | Lien permanent | Commentaires (0)

La connaissance pure du droit et ses limites

http://constitutiolibertatis.hautetfort.com/files/PINA.pdf

10:46 Publié dans Kelsen | Lien permanent | Commentaires (0)

Introduction à la théorie de la justice

http://constitutiolibertatis.hautetfort.com/files/cournar...

10:19 Publié dans Rawls | Lien permanent | Commentaires (0)

La légitimation par la procédure

Niklas Luhmann, La légitimation par la procédure, P.U. Laval.

Comment penser aujourd'hui la légitimité de la pure légalité ? Telle est la question majeure qu'entend traiter cet ouvrage charnière dans la pensée sociologique et juridique de Niklas Luhmann. L'objectif est de soumettre à une impitoyable critique les philosophies politiques et juridiques issues de la modernité.

Luhmann inaugure ici une façon inattendue et inédite de comprendre les différents types de procédures sur lesquels reposent le droit et les idéalités normatives des démocraties modernes. L'analyse se veut contemporaine du mouvement et de l'évolution même des systèmes juridiques et politiques modernes, qu'elle s'attelle à décrire, et remet radicalement en question tous les discours qui entendent les légitimer en recourant à des catégories extra-juridiques et politiques. Désormais, la sociologie et la philosophie politique et juridique, ou toute réflexion sur les devenir des sociétés modernes complexes, sont invitées à composer avec les thèses luhmanniennes, soit à se justifier de la distance prise avec elles.

Niklas Luhmann (1927-1998) fut professeur à l'Université de Bielefeld en Allemagne. Trois de ses livres sont disponibles partiellement ou entièrement en français : Amour comme passion : de la codification de l'intimité (1990); Niklas Luhmann, observateur du droit (1993) et Politique et complexité : les contributions de la théorie générale des systèmes (1999).


 

08:40 Publié dans Luhmann | Lien permanent | Commentaires (0)

08/01/2006

Leo Strauss. L'esprit de son intervention philosophique

Par Olivier Berichon-Seyden

Qui est Leo Strauss ? Poser cette question n'est pas seulement légitime pour ceux d'entre nous qui ne connaissent pas cet écrivain ; ceux qui le connaissent se la posent aussi et sont contraints de le faire. Car Leo Strauss, et c'est l'impression que je souhaiterais pouvoir transmettre ce soir, est quelqu'un d'étrange, sa pensée résiste à toute préhension réductrice et elle exige une implication et une participation qui font que ce qui est le plus important est plus de l'ordre de l'expérience que l'on y fait que des opinions qui y sont exprimées ; car derrière les difficultés Strauss est aussi quelqu'un d'extraordinaire et de merveilleux. Je vais commencer par un détour dans le passé, qui est, à bien des égards, le lieu de naissance de la pensée....

Lien vers la suite du texte:

http://constitutiolibertatis.hautetfort.com/files/strauss...

07/01/2006

La bioéthique dans la perspective de la philosophie du droit

Francesco D'Agostino, La bioéthique dans la perspective de la philosophie du droit, PU Laval, 2005

Née pour répondre à un malaise, ressenti de manière croissante par tous ceux qui se rendent compte du caractère fortement invasif de la biomédecine et de la biotechnologie modernes, la bioéthique est rapidement devenue à son tour le signe d'un malaise qui est à la source d'âpres controverses tant pratiques que théoriques. Un malaise qui ne fait que croître à mesure qu'augmentent les questions casuistiques dont s'occupent les bioéthiciens, au point de rendre quasi nécessaire et décisive l'intervention des juristes et des politiques dans leurs débats.

La bioéthique a sa logique et elle a besoin d'un raisonnement logiquement cohérent, mais elle possède avant tout un cœur qui est l'idée que la vie soit à la fois l'horizon de notre expérience et l'horizon de notre perception du bien. C'est uniquement à partir de cette idée (dans laquelle ontologie et axiologie s'entremêlent et s'intègrent) qu'il est possible d'écrire des mots de bioéthique qui s'ouvrent à l'espérance et à ce qui a du sens.

Francesco D'Agostino (Rome, 1946) est l'actuel président du Comité national de bioéthique d'Italie.Il est professeur de philosophie du droit à la Faculté de droit de l'Université de Rome " Tor Vergata " et professeur de Philosophia et Theologia Juris à l'Institutum Utriusque Juris de l'Université pontificale du Latran.

Membre de l'Académie pontificale pour la vie et membre du Conseil scientifique de l'Institut de l'encyclopédie italienne.

Il est codirecteur de la collection de philosophie du droit " Recta Ratio " (Giappichelli, Turin) et codirecteur de la revue Rivista Internazionale di Filosofia del Diritto (Giuffrè, Milan).

06/01/2006

Réflexions sur la philosophie du droit

De Bjarne Melkevik, P.U. Laval, 2000.

Comment penser aujourd'hui le projet juridique moderne dans un monde déboussolé et qui tend à capituler devant le cynisme, la déraison et les réalités matérielles éphémères ?

À travers des réflexions sur la solidarité, l'identité, la métaphysique, l'idéologie, la culture et le positivisme, se dessine un ensemble d'arguments et de raisons pour nourrir, soutenir et approfondir nos idées sur le projet juridique moderne.

C'est par le dialogue et la réflexion que nous pourrons aujourd'hui aboutir à l'élaboration de ce droit que nous devons réciproquement faire le nôtre. En revivifiant la modernité juridique par la critique, la communication et l'actualisation continuelle, nous pourrons alors vraiment prétendre à devenir les auteurs démocratiques de nos droits, de nos normes et de nos institutions.

Ce livre invite à la réflexion et au ressourcement dans l'esprit d'une publicité démocratique de la philosophie du droit.

Bjarne Melkevik est professeur à la Faculté de droit de l'Université Laval, à Québec. Docteur ès droit (Paris II). Auteur de nombreux articles en philosophie du droit et de plusieurs ouvrages, il a publié Horizons de la philosophie du droit (PUL & L'Harmattan, 1998).

05/01/2006

Théorie et ontologie du droit chez Dworkin

Un texte de Ricardo Guastini.

guastini-dworkin.pdf

13:40 Publié dans Dworkin | Lien permanent | Commentaires (0)

04/01/2006

La philosophie du droit de Hans Kelsen. Une introduction

Carlos Miguel Herrera, La philosophie du droit de Hans Kelsen, P.U. Laval.

Une théorie qui veut établir les principes d’une science du droit, mais dont les fondements épistémologiques remontent aux premières années du XXe siècle, peut-elle garder sa validité de nos jours ? Une analyse qui entend séparer la connaissance du droit de la sociologie est-elle encore possible ? Une conception juridique qui pense que la justice et les droits de l’homme n’ont aucune pertinence pour la compréhension du droit est-elle toujours actuelle ?

L’œuvre de Kelsen est toujours là, ouverte à plusieurs questionnements, prête encore à donner des réponses; ce livre s’interroge sur les raisons pour lesquelles l’œuvre de Kelsen continue d’être lue en ce nouveau siècle.

Membre de l’Institut universitaire de France, Carlos Miguel Herrera est professeur à l’Université de Cergy-Pontoise où il dirige le Centre de philosophie juridique et politique. Il a publié plusieurs études sur l’œuvre de Hans Kelsen, dont Théorie juridique et politique chez Hans Kelsen (Kimé, 1997) et a assuré la direction de Actualité de Kelsen en France (LGKJ, 2001).


08:45 Publié dans Kelsen | Lien permanent | Commentaires (0)

03/01/2006

Droit politique selon Michel Villey

Stéphane Bauzon, Le métier de juriste. Du droit politique selon Michel Villey, P.U. Laval.

« Le temps vient de secouer l'ascendant des philosophies extrinsèques : de repenser la méthode du droit en la puisant à l'expérience particulière des juristes ». Par ces mots, Michel Villey (1914-1988) nous donne le code (comme aurait dit Jasper) de compréhension de sa philosophie du droit. Ce livre analyse l'œuvre du plus célèbre philosophe du droit français de manière à mettre en lumière cette préoccupation première de Michel Villey : le métier de juriste.

Le livre de Stéphane Bauzon, Le métier de juriste. Du droit politique selon Michel Villey ne laisse pas indifférent. L'auteur qui en est l'objet, Michel Villey, a été diversement apprécié de ses collègues. Il a été par eux plus combattu que compris.

L'expression « droit politique » ne renvoie pas du tout au droit constitutionnel, aux libertés politiques ou au droit social, mais à un ensemble intellectuel proche, dans une perspective pratique, du jus civile des jurisconsultes romains. Il s'agit « de dire ce qu'est le droit pour le praticien, à l'intérieur de son métier ».

À la fois simple et profond, ce livre est d'une grande utilité aux juristes confirmés et aux étudiants en droit. Les uns pourront réfléchir sur les perspectives ouvertes par Stéphane Bauzon dans le métier de juriste et les autres pourront être très agréablement initiés aux problèmes fondamentaux de la philosophie du droit.

Stéphane Bauzon est chargé de recherche en philosophie du droit à la Faculté de droit de l'Université de Rome II « Tor Vergata ». Docteur en droit de l'Université de Paris II « Panthéon-Assas » et diplômé de l'Institut d'études politique de Strasbourg, il a rédigé plusieurs articles de philosophie du droit et de bioéthique publiés dans des revues françaises et italiennes.

08:50 Publié dans Villey | Lien permanent | Commentaires (0)

Deux chapitres sur la doctrine de Carl Schmitt

Norbert Campagna, Le droit, le politique et la guerre. Deux chapitres sur la doctrine de Carl Schmitt, P.U. Laval.

Contrairement à la lecture superficielle qui est souvent faite de l'œuvre de Schmitt, ce livre veut reconstruire la pensée schmittienne dans sa complexité et sa richesse. Un des problèmes qui a préoccupé Schmitt et auquel il a tenté de trouver une solution est celui de l'ordre. Ce dernier est condition de possibilité de tout système juridique efficace et doit être instauré ou sauvegardé par la décision politique. Pas d'ordre juridique sans décision politique, mais pas de décision politique légitime sans une visée juridique. Si le politique est la condition de possibilité juridique, la visée juridique est la condition de légitimité du politique.

Cet ouvrage explore la thématique de l'ordre dans les sphères nationale et internationale. À l'intérieur, il incombe au souverain politique de maintenir les conditions de possibilité du droit en écartant tout ce qui pourrait donner lieu à la guerre civile. Au niveau international, il importe de maintenir la notion d'égalité entre les puissances souveraines pour éviter que les guerres entre États ne deviennent totales.

Norbert Campagna a étudié la philosophie aux universités de Heidelberg, Cambridge et Trêves. Titulaire d'un doctorat en philosophie, il enseigne au Luxembourg. Spécialiste de philosophie politique et de philosophie du droit, il a publié une dizaine d'ouvrages, dont Le Droit, la nature et la volonté (Paris, 2004), Carl Schmitt ? Eine Einführung (Berlin, 2004), Michel Villey. Le droit ou les droits ? (Paris, 2004), Benjamin Constant ? Eine Einführung (Berlin, 2003) et Machiavelli ? Eine Einführung (Berlin, 2003).




02/01/2006

Rawls ou Habermas

Bjarne Melkevik, Rawls ou Habermas.Une question de philosophie du droit, P.U. Laval

 Seule la philosophie du droit de Habermas nous semble apte à respecter les enjeux modernes et intersubjectifs, et apte à nous permettre de nous confirmer réciproquement et démocratiquement comme les auteurs de nos normes, droits et institutions.

La philosophie de Rawls n'est tout simplement pas appropriée au domaine de la philosophie du droit. Elle ne représente ni plus ni moins qu'une « mise en cage  » morale de la possibilité de droit. Ainsi, elle s'érige comme un soi-disant « Vrai-droit moral  » ne pouvant que détourner le projet moderne du droit de son sens et porter violence à l'autonomie aussi bien juridique que démocratique des sujets de droit.

L'invitation que nous a lancée Habermas d'engager la philosophie du droit sur le chemin d'une conception de la politique délibérative, avec les processus démocratiques à l'arrière plan, nous semble plus prometteuse. Précisément, parce qu'elle respecte et prend en compte le rôle charnière que les sujets de droit jouent dans le projet juridique moderne.

Contre les partisans obnubilés par les mirages de tout « Vrai-droit moral  », il y a tout lieu de prendre plus au sérieux le projet juridique moderne et autolégislation démocratique.

Bjarne Melkevik est professeur à la Faculté de droit de l'Université Laval. Il est auteur de Horizons de la philosophie du droit (PUL et L'Harmattan) et Réflexions sur la philosophie du droit (PUL et L'Harmattan).

08:55 Publié dans Rawls | Lien permanent | Commentaires (0)