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14/03/2010

Athée, au logis!

En Caroline du Nord, menace de poursuites contre un conseiller municipal qui ne croit pas en Dieu.

ASSOCIATED PRESS le 12 décembre 2009

RALEIGH, Caroline du Nord – Le conseiller municipal d'Ashville, Cecil Bothwell, croit qu'il faut en finir avec la peine de mort, qu'il faut économiser l'eau et réformer le gouvernement, mais il ne croit pas en Dieu. Ses opposants politiques disent que c'est un péché qui le rend inapte à sa fonction, et la constitution de Caroline du Nord est de leur côté.

Les détracteurs de M. Bothwell, qui a été élu en novembre, menacent d'assigner en justice la municipalité qui lui a fait prêter serment la semaine dernière, bien que l'archaïque clause exigeant la croyance en Dieu de la part des détenteurs de l'autorité publique viole la constitution des Etats-Unis.

« La question de savoir si Dieu existe ne m'intéresse pas particulièrement », a déclaré M. Bothwell, âgé de 59 ans, « et n'est certainement pas de la compétence d'un service public. »

Élevé dans l'église presbytérienne, M. Bothwell a commencé à douter très jeune, et il se considère comme athée depuis l'âge de vingt ans. Néanmoins, il est membre actif de l'Unitarian Universalist Church d' Ashville et fête Noël.

En plus de prôner les économies d'eau et la réforme du gouvernement, le programme de M. Bothwell inclut la limitation de la hauteur des bâtiments en centre ville et la sauvegarde des arbres au cœur de la cité.

Quand il a prêté serment lundi dernier, M. Bothwell a utilisé une formule qui évite de jurer sur la Bible ou de se référer au « Dieu tout puissant ».

Ce fait a hérissé les tenants du conservatisme qui ont ressorti un paragraphe oublié de la constitution de Caroline du Nord qui disqualifie les fonctionnaires qui  « nient l'existence de Dieu tout puissant ». Six autres états ont des dispositions similaires interdisant l'accès des athées à certains offices publiques.

M.Bothwell ne peut pas être démis en raison de ses convictions athées car la constitution de Caroline du Nord ne peut s'opposer à la suprématie de celle des Etats-Unis. En 1961, la Cour Suprême des Etats-Unis a réaffirmé que la loi fédérale interdit le fait d'exiger une croyance religieuse quelconque de la part d'un fonctionnaire. Il s'agissait de la plainte d'un athée du Maryland qui postulait pour une charge de notaire.

Mais cette protection fédérale n'épargne pas aux athées des années de procédure. En 1997, un athée déclaré, Herb Silverman, a gagné son procès au bout d'une bataille juridique qui a duré huit ans, quand la Cour Suprême de Caroline du Sud lui a reconnu le droit de tenir une charge de notaire en dépit de la loi de l'état.

M. Bothwell a déclaré qu'une bataille juridique serait un amusement, mais il croit que les efforts de ses opposants ont plus à voir avec la politique qu'avec la religion. « C'est une tentative de mes opposants politiques de changer le résultat d'une élection qu'ils ont perdue. »

d'après le New-York Times

traduction Jean-Max Capmarty

http://atunion.free.fr/caroline.html

16/06/2009

Israël n'annonce pas le vrai Dieu

Tissier.jpgÀ St-Nicolas, Mgr Tissier proclame que

les Israélites n’annoncent pas la « vérité sur le vrai Dieu »

Et il se scandalise de Benoît XVI : « Est-ce possible qu’à Rome, on professe une telle épouvantable hérésie ? Alors nous sommes stupéfaits ».

Il y a un mois, Ratzinger-Benoît XVI dépose une prière syncrétiste dans le Mur des Lamentations à Jérusalem, et le Jerusalem Post titre le 12 mai : « Le Vatican renonce à son activité missionnaire auprès des Juifs »

Lors de son sermon du 7 juin 2009, à la grand-messe de 10H30 à l’église Saint-Nicolas du Chardonnet, Mgr Tissier de Mallerais, venu pour les confirmations, a déclaré en présence de l’abbé Beauvais et du clergé de Saint-Nicolas :

« (…) Voilà, Notre Seigneur lui-même, définit solennellement l’existence, en Dieu, de trois personnes divines qui forment un seul Dieu et l’exigence d’être baptisé au nom de la Sainte Trinité, pour être sauvé. Et plus que jamais, nous avons besoin de cette vérité alors que les autorités Romaine, actuellement, professent face aux Israélites, en leur disant que, ils sont chargés, eux, le peuple d’Israël, d’annoncer la vérité sur le vrai Dieu.



Voilà, c’est leur mission, que Dieu leur a confiée. C’était vrai il y a deux siècles, non, il y a vingt siècles ! mais ce n’est plus vrai aujourd’hui !

podcast

Le peuple d’Israël sera chargé d’annoncer la vérité sur le vrai Dieu, aujourd’hui ! Est-ce possible qu’à Rome, on professe une telle épouvantable hérésie ? Alors nous sommes stupéfaits !

Alors, plus que jamais, rattachons-nous aux Apôtres et aux symboles de la Foi qui ont, dans l’Église primitive, résumé la Foi Catholique dans ce Mystère, dans notre Credo… »

À l’opposé, lors de sa visite de début mai 2009 en Israël, Benoît XVI avait affirmé sa pleine communion avec le Grand Rabbinat d’Israël, comme m’exposait le Jerusalem Post le 12 mai 2009 en titrant : « Le Vatican renonce à son activité missionnaire auprès des Juifs »  :

« Éminents rabbins, a poursuivi Benoît XVI, je vous exprime en retour le respect et l’estime que j’éprouve pour vous-mêmes et vos communautés. Je vous assure de mon désir d’approfondir la compréhension mutuelle et la coopération entre le Saint-Siège, le Grand Rabbinat d’Israël et le peuple juif dans le monde entier. »

« Depuis le début de mon pontificat, j’ai trouvé une grande source de satisfaction dans les fruits du dialogue permanent entre la Délégation de la Commission du Saint-Siège pour les rapports religieux avec le Judaïsme et la Délégation du Grand Rabbinat d’Israël pour les relations avec l’Église catholique. Je tiens à remercier les membres des deux délégations pour leur dévouement et le gros travail qu’ils ont fourni dans la mise en œuvre de cette initiative, si ardemment souhaitée par mon estimé prédécesseur le pape Jean-Paul II, qui en avait exprimé le désir au cours du Grand Jubilé de l’An 2000. (…)

« J’ai aujourd’hui l’occasion de répéter que l’Église catholique est irrévocablement engagée sur la voie choisie au deuxième Concile du Vatican [1962-1965] en vue d’assurer une réconciliation authentique et durable entre chrétiens et Juifs. Ainsi que le précise la Déclaration Nostra Ætate, l’Église continue à faire grand cas du patrimoine spirituel commun aux chrétiens et aux Juifs et désire un approfondissement continu de la compréhension et du respect mutuels par le biais d’études bibliques et théologiques comme par celui des dialogues fraternels. » Benoît XVI rapporté par le Jerusalem Post, 12 mai 2009.

09/06/2009

Recep Erdogan informe les Euripéens sur l'islam à la turque

359_large.jpgRecep (prononcer Rèdjèp) Tayyip Erdogan, est le Premier Ministre de la République turque depuis 2003. Pour les médias occidentaux, lui et son parti, l’AKP (parti de la justice et du développement) sont des représentants de l’ « islam modéré ». Le hic c’est que cela n’a pas l’heurt de lui plaire. Il n’a que faire du politiquement correct. « C’est une description est très laide et constitue une insulte à notre religion. Il n’y a pas d’islam modéré ou immodéré. L’islam est l’islam et voilà tout » (Milliyet, 21.08.08). Sacré Erdogan ! Certains de ses diplomates croyant suivre son exemple aiment aussi à pratiquer le parler vrai et dru. Le consul général de Turquie à Dusseldorf doit lui s’en repentir qui vient d’être rappelé après s’être rependu en propos fort peu diplomatique sur ses hôtes allemands. (cf notre édition n° 2408).

Recep Erdogan ne cherche pas à être mielleux. Ce fils d’un rude capitaine du port d’Istanboul est issu de la minorité laze, montagnards musulmans mais cousins des Géorgiens. Ce sont les Belges de la Turquie.  Il a un franc-parler qui lui a déjà valu un bref séjour en prison et des années d’isolement politique. De la récente crise des caricatures de Mahomet il a retenu que « la persistance des Européens dans la faute a transformé une étincelle en incendie ». Voilà une position claire. Il a précisé à ce sujet que si les limites à la liberté d’expression étaient « plus raisonnables », cette expérience douloureuse ne se serait pas produite (sic). Il faut dire que l’affaire l’avait mis en porte à faux avec tous ses alliés au sein de l’OTAN. Ankara avait en effet mis son veto à la désignation du mécréant danois Anders Fogh Rasmussen comme secrétaire général de l’alliance (notre édition du ;;).

M. Erdogan, on le sait moins en France, a aussi défrayé la chronique en Allemagne en proclamant lors d’une visite à Cologne que l’intégration était « un crime contre l’humanité ». Rien de moins. Ce 12 mai, à Istanbul, dans discours prononcé lors de l’inauguration de la 7e réunion du Conseil islamique de l’Eurasie, il est allé plus loin : l’islamophobie, elle aussi constitue un crime contre l’humanité ! On s’en serait presque douté. Nous voilà donc encouragés à réprimer les caricaturistes, la liberté de la presse, la liberté artistique, les romanciers jugés insultants envers l’islam, les livres sur l’athéisme. Bref, la Turquie pousse l’Europe à mettre en oeuvre la mascarade de la résolution du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (Durban II). Un Etat qui persécute sa propre minorité chrétienne (cf notre édition du ;;;) peut-il  donner des leçons de coexistence pacifique ? La Turquie aurait plus de gloire à gagner à éclairer des pays comme l’Arabie saoudite ou le Pakistan.

Le gouvernement Erdogan a poursuivi l’érosion méthodique du système kémaliste sur plusieurs fronts. « Laïcité » d’abord. La Turquie compte aujourd’hui que 67 000 écoles laïques contre 85 000 mosquées. Ses 77 000 médecins qui tentent désespérément de dispenser des soins de santé à 75 millions de Turcs sont souvent de pauvres hères, moins bien dotés que les 88 000 imams bien rémunérés par l’État. Dans un pays qui ne dispose que d’un hôpital pour 60 000 personnes on compte pourtant une mosquée pour …350 habitants. Seulement 1435 bibliothèques publiques dans cet immense pays, mais déjà 3852 écoles coraniques. Le budget du DINAYET, véritable « Ministère des Affaires religieuses », qui relève du Premier Ministre, dépasse celui des vingt universités. L’Islam est donc dispensé largement et efficacement, aux frais du contribuable. Rien de bien laïque dans cette Turquie là !

Le président du DINAYET, le professeur Ali Bardakoglu est un théologien moustachu et courtois : « Il est hors de doute que l’islam exige que les femmes se couvrent la tête ». Sa déclaration coïncide avec la levée de l’interdiction du foulard dans les universités, votée par le parlement turc le 6 février dernier. Il nuance : tant que la femme se déclare musulmane, elle doit se couvrir la tête. Bon, nos compagnes ne sont donc a priori pas concernées. Il souligne que les discussions sur la nécessité de porter le foulard sont de nature politique. En termes religieux, « il ne fait aucun doute qu’il devrait être porté ». Il ajoute que les règles de l’islam sont « inaltérables ». C’est le même petit homme courtois qui a déclaré aussi, et sans rire, que « la Turquie est formidablement en avance en matière de laïcité (sic) et en ce sens elle a beaucoup de chose à apporter à l’Europe » (re-sic). Une étude étayait déjà il y a deux ans l’irrésistible progression du voile islamique dans la société turque L’enquête, réalisée par l’institut de sondages Konda pour le compte du quotidien Milliyet (libéral-national) révéla en effet que la proportion de femmes couvrant leurs cheveux était passée de 64 % en 2003 à 69,4% en 2007. Parmi elles, celles qui revêtent le türban, un voile couvrant à forte connotation islamique, étaient passées de 3,5% à 16,2%. Il y avait donc 14 millions de femmes voilées dans le pays, chiffre en progression (AFP / Islam-Pluriel). Le gouvernement Erdogan encourage ses partisans et leurs entreprises à stimuler un mode de vie islamique. De nombreux témoignages troublants existent sur les formes de pression exercées tout particulièrement sur les femmes. Et d’abord celles qui ne sont pas vêtues de manière suffisamment « islamique » ou qui partagent l’espace public avec les hommes. Un nombre croissant d’hôtels et de municipalités offrent ainsi des piscines séparées, des maillots de bain de la tête à la cheville pour les femmes (le superbe hasema). Des publicités « immorales » ont été altérées par certains journaux en allongeant les manches et les jupes des mannequins. Et les imams, employés de l’Etat faut-il le rappeler, continuent de fustiger l’attitude des femmes qui osent sortir et travailler. Le projet de loi sur l’adultère qui devait criminaliser l’infidélité a du moins été abandonné sous la pression de l’Armée, des médias et de l’U.E. La presse proche du pouvoir insiste qu’il n’est pas approprié pour les médecins d’examiner les patients de sexe féminin, et vice versa. Certains étudiants en médecine ont mis beaucoup d’efforts pour tenter d’appliquer ces règles de la charia, mais les autorités hospitalières turques les en ont empêchés.

Dans ce pays réputé buveur de café, les hommes consomment en fait surtout du thé, du raki (le pastis local) et de l’excellente bière. Il faut bien constater qu’en une décennie les choses ont changé, de nombreux établissements ont tout simplement cessé de servir de l’alcool. Du fait des tracasseries et des menaces, les points de vente ont chuté de 12 % depuis 2005. Les municipalités gouvernées par l’AKP sont en train d’établir des zones sans alcool. Il est y désormais interdit aux clubs sportifs de vendre de d’alcool. Les entreprises de boissons alcoolisées ne peuvent plus parrainer des activités sportives. Enfin, l’instance nationale de régulation de la radio et de la télévision (RTÜK) entreprend désormais de censurer les scènes où l’on boit de l’alcool à la télévision.

Après la moralité, le Premier Ministre mène aussi des attaques sur deux autres fronts intérieurs. Il s’en prend aux enseignants du pays, mais aussi à la Justice. Un recteur d’Université, des professeurs, des magistrats, ont ainsi été mis sur la touche à partir d’accusations forgées de toutes pièces. L’indépendance d’une Cour n’a fait qu’intensifier la détermination de M. Erdogan de soumettre l’institution judiciaire. Un nombre considérable de diplômés d’écoles coraniques sont désormais nommés en tant que juges et destinés à servir de futurs instruments de la loi religieuse.  Bien plus, Recep Erdogan a menacé de se dispenser de l’appareil judiciaire !. Cela provient d’une autre attaque montée par le gouvernement contre les universités laïques du pays, dossier porté devant la Cour européenne des droits de l’Homme par une étudiante qui a insisté pour avoir le droit de porter en classe le voile prohibé. Cet appel ayant été rejeté, M. Erdogan a alors déclaré : « Cette Cour n’a pas le droit de se prononcer sur cette question. Ce droit dépend des seuls oulémas (clercs musulmans) ».

Recep Erdogan n’est pas un politicien parmi d’autres, venu de nulle part. C’est un croyant doublé d’un militant. Issu d’une école coranique, il a été modelé par une confrérie islamique, (tarika) C’est un univers complexe mais incontournable dans le monde turcophone. Elles regroupent des millions d’adeptes et disposent de structures et de revenus solides. Elles ont largement participé à la réislamisation de la vie politique turque au cours des dures décennies 1980-1990. Parmi elles, celle des Nurcu (pron. Nourdjou) Elle fut fondée en 1926 par Said Nursi, un kurde qui fut d’une part un spiritualiste et d’autre part une éminence grise. Ils allient l’éloge de l’économie de marché, l’incitation à l’étude et la nostalgie du califat aboli par Kemal Atatürk en 1924. Aujourd’hui la figure centrale de cette galaxie est Fetullah Gülen qui prône une vision conservatrice de l’islam. Il a été condamné dès 1998 pour « tentative de saper les institutions laïques du pays et dissimulation de ses méthodes derrière une image modérée et démocratique ».

En exil aux Etats-Unis, il a bâti un empire, qui allie sans vergogne nationalisme turc « néo-ottoman » et télévangélisme à l’américaine. Il dirige ainsi aujourd’hui un réseau de plus de 300 écoles islamiques et six universités en Turquie sans compter 200 écoles à l’étranger, de la Tanzanie à la Chine, du Maroc aux Philippines, et, bien sûr, dans les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale. Une banque, plusieurs chaînes de télévision, des journaux, un site internet en douze langues et de nombreux organismes de bienfaisance complètent cet arsenal.

Officiellement, son mouvement compte environ un million de fidèles, y compris …des dizaines de milliers de fonctionnaires, de diplomates et de magistrats turcs protégés par le Premier ministre Recep Erdogan, son fidèle disciple. Aussi, un tribunal d’Ankara l’a-t-il acquitté d’accusations d’avoir créé une « organisation illégale dans le but de renverser l’État laïque de Turquie pour le remplacer par un État régi par la charia ». Nombre de Turcs, démocrates ou kémalistes, le comparent à Khomeiny et craignent en effet que son retour en Turquie ne transforme Ankara en un autre Téhéran. Sous une apparence de piété mystique, pensent-ils, Fetullah Gülen et ses disciples projettent de transformer la Turquie en théocratie.  Les gouvernements du Turkménistan, du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan ne sont pas loin de le penser qui se méfient de ses écoles qui forment là-bas de nouvelles élites.

Les Nurcu et Fetullah Gülen n’ont en effet pas chômé. Ils ont élaboré une synthèse turco-musulmane, véritable métapolitique islamique, qui a coloré par étapes le pouvoir. En témoignent l’ancien premier ministre et président de la république Turgut Özal (décédé en 1993), l’ancien premier ministre Necmettin Erbakan (en 1996-97), l’actuel premier ministre Erdogan, mais aussi Bülent Arinc, président du parlement en 2002–07, l’ancien Ministre des affaires étrangères et actuel président de la république, élu en 2007, Abdullah Gül. Tous proviennent de la confrérie ou ont été fortement influencés par elle.

Le gouvernement turc vient d’ouvrir une « filiale Europe » pour sa DINAYET. Si les oulémas que la Turquie enverra à Bruxelles adhèrent aux enseignements de Fethullah Gülen, les Européens ont de quoi s’inquiéter.  Une source proche des milieux militaires turcs nous le confirme : au-delà de ce qu’il est convenu de nommer le « camp occidental », la Turquie s’éloigne consciemment un peu plus chaque jour du modèle de laïcité qu’elle prétendait afficher dans le monde musulman. « Ils se montrent sans masque désormais. Il y a un gouvernement islamiste et un président islamiste. Tout est désormais en place pour réislamiser à fond le pays ». Loin de vouloir adhérer aux droits de l’Homme et au modèle européen, le parti au pouvoir a simplement considéré le processus d’accession à l’U.E. comme « un moyen d’empêcher l’armée d’intervenir pour préserver le gouvernement laïque » C’est elle en effet qui sera le dernier obstacle à la consolidation du pouvoir islamiste en Turquie.

La Turquie peut cependant parler aujourd’hui beaucoup plus librement que la plupart des pays musulmans à commencer par les pays arabes. Il ne faut pas sous-estimer notre voisine. Son armée demeure la seconde de l’OTAN par ses effectifs. Elle représente la 15e économie mondiale et siège actuellement au Conseil de sécurité des Nations Unies. Elle joue donc dans la cour des grands et entend être respectée. A Davos le 30 janvier dernier, Recep Erdogan l’a rappelé à sa façon : excédé depuis plusieurs semaines par l’intervention israëlienne à Gaza qui l’avait surpris au moment même où il s’employait à relancer les négociations syro-israéliennes, il s’est fâché, a mouché Shimon Peres avant de claquer la porte. Au cours de la conférence de presse qui a suivi, il a déclaré que le Président israélien ne devait pas le traiter « en chef de tribu » et qu’il apprendrait encore comment on s’adresse au Premier Ministre de la Turquie. Sacré Erdogan !

Dominique FABRE, Minute 20 mai 2009.

08/05/2009

Dénoncé par Albanel, viré par TF1

Un cadre de TF1 hostile à la loi Hadopi a écrit à sa députée, Françoise de Panafieu. Qui a fait suivre à la ministre de la Culture. Qui a transmis à la chaîne. Qui l’a licencié.

C’est le premier martyr d’Hadopi. Cet homme de 31 ans, Jérôme Bourreau-Guggenheim, respon sable du pôle innovation web de TF1, a été, selon nos informations, licencié pour avoir critiqué le projet de loi Création et Internet (Hadopi). Allons bon. Mais il y a mieux : si Jérôme Bourreau a été viré par la Une, c’est suite à une dénonciation du… ministère de la Culture dont l’hôte, Christine Albanel, est l’artisan de la fameuse loi qui doit réprimer le téléchargement illégal. Et la chaîne qui a abouti au licenciement ne serait pas complète sans mentionner la députée UMP de Paris Françoise de Panafieu  : c’est auprès d’elle que Jérôme Bourreau s’est ouvert de ses critiques envers Hadopi. Critiques transmises au ministère de la Culture qui les a transmises à TF1. Résultat : à la porte.

L’histoire commence le 19 février. Ce jour là, Jérôme Bourreau, qui habite le XVIIe arrondissement de Paris, décide d’écrire à sa députée, Françoise de Panafieu. Le sujet : Hadopi. « Je suivais ça avec beaucoup d’attention, raconte Jérôme Bourreau à Libération, j’avais beaucoup lu sur la question, c’est un sujet qui me touche, d’abord parce que c’est mon métier, et puis parce que je suis passionné par le Web. » Le nouveau et rutilant site de TF1, c’est lui. Pourquoi Panafieu ? « Mes parents m’ont toujours appris que quand on n’est pas d’accord, plutôt que de critiquer, il faut agir. » Alors il écrit, par mail, à Françoise de Panafieu, tout le mal qu’il pense de Hadopi. Ce mail, il l’envoie de son adresse personnelle, chez Gmail. D’abord, il se présente : études à Dauphine (où, badine-t-il, il a rencontré le neveu de Panafieu), « diverses responsabilités dans le secteur des nouveaux médias » et aujourd’hui « responsable du pôle innovation web » de TF1. Puis il déroule en termes mesurés son argumentaire anti-Hadopi. Qu’il conclut ainsi : « Madame la députée, je compte sur votre clairvoyance pour porter ma voix. »

Mais sa voix va porter beaucoup plus loin. Le 4 mars, il est convoqué par Arnaud Bosom, président de eTF1 qui s’occupe des activités numériques de la Une. « Et là, raconte Jérôme Bourreau, il me lit le mail mot à mot  ! Et me dit qu’il ne peut pas laisser passer ça, que je n’ai pas le droit d’avoir cette opinion. Mais moi, je ne me suis pas écrasé, mon opinion est libre, et surtout je l’avais exprimée à titre privé dans une correspondance privée  ! » Comment le mail envoyé à Panafieu atterrit-il sur le bureau de Bosom ? Il lui explique que c’est le ministère de la Culture qui l’a transmis. A Jean-Michel Counillon, directeur juridique de TF1, même si aujourd’hui, officiellement, la Une dit n’en rien savoir. En avril, Bourreau est convoqué à un entretien préalable à une sanction pouvant aller jusqu’au licenciement. Et c’est jusqu’au licenciement que TF1 va.

Le 16 avril, Jérôme Bourreau reçoit sa lettre de « licenciement pour divergence forte avec la stratégie » de TF1. Etonnante lettre, dont Libération a eu copie  : le groupe y reproche à son salarié son mail à Panafieu « par lequel [il] fais[ait] valoir, en tant que salarié du groupe, [son] hostilité au projet de loi Création et Internet ». Et TF1 l’écrit noir sur blanc  : « Cette correspondance nous est parvenue via le cabinet du ministre de la Culture qui l’a adressée le jour même à la société TF1. »

Mais le meilleur est à venir : « Nous considérons cette prise de position comme un acte d’opposition à la stratégie du groupe TF1 [pour qui] l’adoption de ce projet de loi est un enjeu fort », écrit la DRH. Avant de reprocher à Bourreau d’avoir « mis [le] groupe en difficulté, [sa] position faisant apparaître le défaut d’alignement d’un responsable “web” avec la position officielle défendue par la direction. » On résume  : en plus de la délation, on apprend que Hadopi est un enjeu fort de la stratégie de TF1, qui défend officiellement la loi. Ce qui laisse songeur quand on voit, sur le sujet, le manque d’objectivité des JT de la Une. Interrogé par Libération, un porte-parole de TF1 tente de se rattraper aux branches et évoque des « prises de position anti-Hadopi publiques de Jérôme Bourreau à l’intérieur de l’entreprise ». Ce qui n’est pourtant pas mentionné dans la lettre de licenciement.

Jérôme Bourreau lui est « dégoûté » : « La stratégie de TF1, ironise t-il, c’est de gagner de l’argent, pas de soutenir une loi. » Son avocat, Me Emmanuel Noirot, est en train de saisir les prud’hommes : « Pour licenciement injustifié dans la mesure où l’opinion de mon client est une opinion privée politique mais aussi technique sur Hadopi et que, selon le code du travail, un employé ne peut pas être discriminé en fonction de ses opinion politiques. » Me Noirot saisit également la Halde : « C’est une discrimination, un délit d’opinion, c’est purement scandaleux », assène-t-il.

Chez Françoise de Panafieu, où l’on se souvient du mail, on « tombe du platane »  : « J’ai trouvé le mail intéressant, explique Marie-Christine Méchet, son attachée parlementaire, je l’ai transféré au cabinet du ministère pour obtenir un argumentaire. » Méchet, à qui Libération a appris le licenciement de Jérôme Bourreau, se dit « hallucinée : c’est extrêmement grave ». Au ministère de la Culture, on ne cache pas son embarras : « Nous sommes extrêmement surpris. » Et si on se souvient du mail, on ne sait pas comment il a atterri à TF1. Evidemment  : quand apparaissent au grand jour les liaisons dangereuses entre le ministère de la Culture de Nicolas Sarkozy et la chaîne privée détenue par son meilleur ami Martin Bouygues, ça fait désordre.

Libération, 7 mai 2009

16/10/2008

Pie XII

PieXII-1.jpgLe pape Benoît XVI n'a pas signé le décret sur les vertus héroïques de Pie XII, une étape indispensable pour béatifier son prédécesseur accusé de passivité face à la Shoah, "car il veut avoir de bonnes relations avec les Juifs", a déclaré samedi un religieux, père Peter Gumpel.

Père Gumpel, qui est le "postulateur" (défenseur) de la cause de Pie XII dans le processus de béatification, a affirmé que la procédure était achevée et qu'il ne manquait que la signature du souverain pontife, dans un entretien avec l'agence Ansa.

 
Pour être proclamé saint, et une fois le décret sur les vertus héroïques signé par Benoît XVI, un miracle devra être encore attribué à Pie XII.

Il y a une dizaine de jours Benoît XVI a défendu la mémoire de Pie XII dans une messe pour le 50e anniversaire de sa mort et souhaité sa prochaine béatification.

Benoît XVI avait déploré que le bilan de Pie XII reste occulté par un débat historique "pas toujours serein".

"Le pape n'a pas encore signé ce décret, jugeant opportun un temps de réflexion", avait alors commenté le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi.

Les oppositions à la béatification du pape Pacelli s'expriment non seulement parmi les représentants de la communauté juive mais aussi au sein de l'Eglise catholique où beaucoup lui préfèrent son successeur immédiat Jean XXIII.

Selon père Gumpel, Benoît XVI "voudrait aller en Israël le plus rapidement possible" mais il ne pourra pas le faire tant que la légende sous la photo de Pie XII dans le Musée de l'Histoire de la Shoah de Yad Vashem, à Jérusalem, "une évidente falsification de l'Histoire, ne sera pas enlevée", selon la même source.

Cette légende accuse le pape de ne pas avoir élevé sa voix contre la Shoah.

"L'Eglise catholique fait son possible pour avoir de bonnes relations avec Israël mais des rapports amicaux ne peuvent être construits que dans la réciprocité", a poursuivi père Gumpel.

"Nous voyons que le pape a invité avec un grand sens de l'hospitalité un rabbin à notre synode et celui-ci, abusant de notre gentillesse, a attaqué à trois reprises Pie XII. Le rabbin peut dire ce qu'il souhaite, bien entendu, mais s'il est invité et qu'il parle de cette manière, il n'aide pas à améliorer nos relations", a conclu père Gumpel.

Il y a une dizaine de jours un rabbin israélien, le premier à s'exprimer devant un synode des évêques catholiques au Vatican, s'est déclaré opposé à la béatification du pape Pie XII.

"Nous sommes contraires à la béatification de Pie XII, nous ne pouvons pas oublier ses silences sur l'holocauste", avait dit le grand rabbin de Haïfa (Israël) Shear Yshuv Cohen, selon la presse.

"Il ne doit pas être pris comme modèle et il ne doit pas être béatifié parce qu'il n'a pas levé sa voix face à la Shoah", avait ajouté le rabbin.

05/10/2008

La scientologie est une religion

L’Eglise de Scientologie demande à la Miviludes de mettre fin à ses propres “dérives”.
Paris– 10 avril 2007 – S’appuyant sur un arrêt rendu par la Cour européenne des Droits de l’Homme (première section) en faveur de la religion de Scientologie, l’Eglise de Scientologie d’Ile de France vient d’adresser une lettre à la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) dans laquelle elle demande à ce que cesse toute déclaration et toute intervention « arbitraire » à l’encontre de l’Eglise ou ses membres. Par un arrêt en date du 5 avril 2007 rendu à l’unanimité, la Cour européenne des Droits de l’Homme a annulé le refus de la Ville de Moscou d’enregistrer l’Eglise de Scientologie de Moscou en tant qu’organisation religieuse, mettant ainsi fin à treize années de conflit juridique et reconnaissant la nature religieuse de la Scientologie.

Dans sa décision, la Cour fait référence à sa jurisprudence qui détermine que « la liberté de pensée, de conscience et de religion est l’un des fondements d’une ‘société démocratique’ garanti dans l’article 9 de la Convention [européenne de sauvegarde des droits de l’homme, ndlr]».

Plus loin, la Cour estime que « tandis que la liberté religieuse est d’abord une affaire de conscience individuelle, elle implique entre autre la liberté ‘d’exprimer sa religion’ seul, en privé ou en communauté, en public et dans le cercle de ceux avec qui l’on partage sa foi. Etant donné que les communautés religieuses existent traditionnellement sous la forme de structures organisées, l’article 11 doit être interprété à la lumière de l’article 9 de la convention, qui protège la vie associative contre les interventions injustifiées de l’Etat. Vu sous cet angle, le droit des croyants à la liberté de religion qui inclut le droit à exprimer ses croyances en groupe, porte en lui l’attente pour les croyants de pouvoir s’associer librement sans intervention arbitraire de l’Etat. En effet, l’existence autonome de communautés religieuses est indispensable au pluralisme d’une société démocratique et par conséquent une question au cœur de la protection pourvue par l’article 9. »

Pour réfuter toute interprétation restrictive de l’article 9 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme garantissant la liberté de religion, la Cour a pris soin de préciser que « le pouvoir de l’Etat de protéger ses institutions et ses citoyens d’associations qui pourraient les mettre en péril doit être utilisé avec modération car les exceptions à la règle de la liberté d’association doivent être interprétées de façon rigoureuse et seulement des raisons convaincantes et irréfutables peuvent justifier des restrictions de cette liberté. »

L’Association Spirituelle de l’Eglise de Scientologie d’Ile de France s’appuie sur cet arrêt qui fait jurisprudence pour les 46 pays membres du Conseil de l’Europe, pour demander à être protégée contre les interventions arbitraires de la Miviludes, voire ses propres « dérives ».

Dans son dernier rapport annuel, la Miviludes avait par exemple fustigé l’usage que font les scientologues de la loi d’accès aux documents administratifs - plus particulièrement concernant l’usage des fonds publics - alors qu’il s’agit d’un droit citoyen garantissant la transparence des administrations.

Selon Danièle Gounord, porte-parole de l’Eglise de Scientologie, « il n’y a aucun fondement juridique à ce que l’Eglise de Scientologie ou les scientologues soient régulièrement cités par la Miviludes, les scientologues doivent pouvoir exercer leur religion à l’abri de toute ingérence abusive de l’Etat et de ses administrations. »

L’arrêt de la Cour européenne est disponible sur le site http://www.echr.coe.int (Eglise de Scientologie de Moscou contre Russie, requête n°18147/02).

La religion de Scientologie a été fondée aux Etats-Unis en 1954. Elle compte aujourd’hui plus de 7 500 églises, missions et groupes dans 163 pays, et plus de 10 millions de membres.

15/09/2008

Lettre ouverte au Rabbin Gilles Bernheim

Rabbin.jpgJ’ai lu avec beaucoup d’attention l’ouvrage que vous avez écrit avec le cardinal Philippe Barbarin, Le rabbin et le cardinal1. Vos positions sur plusieurs sujets m’ont interpellé et posent problème, c’est pourquoi je souhaite développer un certain nombre de remarques sur ce livre. Cette démarche critique rejoignant finalement la vôtre2, d’autant que vous déclarez vous-même appartenir à l’école des pharisiens3.

Les réflexions qui vous amènent aujourd’hui à favoriser un rapprochement avec le monde chrétien, ainsi que votre revendication d’une participation de l’Eglise et de la Synagogue à un combat commun afin d’agir pour le respect et l’efficacité des lois de civilisation, sont-elles conformes à l’interprétation de nos Sages ?

Même si votre inquiétude au sujet d’une déjudaïsation de bien des juifs ne peut que rencontrer mon approbation, ce rapprochement intime est-il utile et prudent ?

Je vous propose d’examiner des questions essentielles, sur lesquelles on ne peut laisser planer une quelconque ambiguïté:

1) Le bien fondé d’une ré-judaïsation par un enseignement chrétien.

2) La réintégration de Jésus comme compagnon du judaïsme, abstraction faite de la christologie.

3) La définition juive de l’idée hérétique.

4) Le Messie et le messianisme.

5) La Résurrection, l’Eucharistie, le christianisme comme religion révélée.

6) La position actuelle de l’Eglise sur les lectures bibliques, et l’utilité du dialogue.

7) Les chrétiens font-ils partie du peuple élu ?

8) Les ‘Houkims et l’intention pour les mitsvoth.

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(La suite de la lettre est dans le livre.)

31/08/2008

Le royaume du prêtre Jean

Au delà de la Perse et de l'Arménie, s'étend un merveilleux royaume dirigé par le Prêtre Jean. Cette terre est traversée par un fleuve provenant du Paradis, charriant émeraudes, saphirs et rubis. Toutes les valeurs chrétiennes sont respectées à la lettre. Le vol, la cupidité, le mensonge sont inconnus. Il n'y a pas de pauvres. Surtout pas le Prêtre Jean, dont le palais sans fenêtre est éclairé de l'intérieur par toutes les pierres précieuses dont il est paré…

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02/03/2007

Population des ressucités

L'humanité est composée de plus de morts que de vivants

Saint Augustin, La Cité de Dieu