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16/05/2010

Le tombeau de Tu Duc


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TuDuc.jpgDans un long édit du 9 octobre 1867, le fils du ciel, l’empereur d’Annam, Tu-Duc, troublé par ses échecs face à la colonisation française qui étend sa souveraineté sur les provinces de la Cochinchine, s’adresse en ses termes à ses sujets :

« Au-dessus de moi, je crains les décrets du ciel, et quand je regarde au-dessous de moi, la compassion des peuples m’accable le jour et la nuit ; au fond de mon cœur, je tremble et je rougis à la fois. Incessamment je prends pour moi toutes les inimitiés, afin que le peuple évite la responsabilité, et l’expiation n’est pas encore accomplie, que des fléaux nouveaux sont encore survenus… A tous moments j’y pense et, soit assis, soit couché, je suis plein d’inquiétude.

« J’assiste souvent aux réceptions de cérémonie, mais c’est uniquement pour la forme ; assis seul, je suis accablé de tristesse et je n’ai pas de paroles pour m’exprimer. Ce qui fait que mon sang est appauvri, et que ma figure est devenue pâle et amaigrie. Cette année, je n’ai pas encore quarante ans, ma barbe et mes cheveux blanchissent, je suis presqu’un vieillard et je crains que, par suite de mes chagrins secrets, je n’arrive à ne pouvoir rendre à mes ancêtres mes hommages du matin et du soir…

« Parmi les soucis de l’administration, et au milieu des malheurs qui nous frappent, nous lisons malgré notre incapacité, les livres des sages, mais nous ne savons pas les mettre en pratique…

« La grande affaire des pères de famille d’à présent, c’est de relever le royaume. Les dix mille familles s’unissent dans la même volonté, c’est le vrai moyen d’assurer le succès…

Tous, de leur propre mouvement, doivent se présenter pour essayer de racheter et de réparer nos fautes. Ceux qui auront sûrement un avis sage, un moyen mystérieux, pouvant sauvegarder l’autorité, corriger l’incapacité des hommes devront communiquer leurs idées ; qu’ils viennent les soumettre ; ceux qui mériteront des grades, ceux qu’on pourra placer dans les bureaux, ceux qu’il conviendra de nommer ministres, seront tous appréciés selon leur valeur ; ceux qui seront capables seront employés, ceux qui ne le seront pas, on les rejettera… »

12:40 Publié dans Cosmologie | Lien permanent | Commentaires (0)

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